Les investissements arabes dans le médicament en Algérie ont atteint plus de 380 millions de dollars en 2011, a indiqué hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, dans son allocution prononcée à l'ouverture d'une réunion de la Haute commission technique arabe du médicament. Il a précisé que «ces investissements représentent 912 types de médicaments sur les 5683 commercialisés en Algérie». La Jordanie vient en tête des investisseurs arabes en la matière (laboratoire Hikma avec 130 millions USD), suivie de l'Arabie saoudite (70 millions USD), les Emirats arabes unis (26 millions USD), l'Egypte (20 millions USD) et la Tunisie (10 millions USD). Il a, dans ce cadre, insisté sur la mise en place d'une politique arabe commune du médicament, incluant notamment l'organisation, la distribution et le contrôle de ce produit dans un espace comptant 300 millions d'habitants. Il s'agit aussi de développer conjointement les capacités de contrôle des produits pharmaceutiques et, par ricochet, la lutte contre la contrefaçon, rappelant que l'Algérie possède, au niveau régional, le seul Laboratoire de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) agréé par l'OMS comme centre collaborateur. Cette approche nécessite, selon lui, le renforcement de la coopération au sein du monde arabe et Sud-Sud dans le domaine de la production de médicaments, à travers l'échange d'expériences. Cette coopération doit, a-t-il ajouté, tendre vers l'objectif de diminuer les importations de médicaments et réduire la dépendance vis-à-vis de l'étranger. «La dépendance en matière de médicament est encore plus dangereuse que la dépendance alimentaire», a-t-il souligné. Profitant de ce rendez-vous d'envergure, dont les travaux se déroulent sur deux jours et regroupent outre l'Algérie, la Jordanie, la Palestine, les îles Comores, le Yémen, la Mauritanie et l'Arabie saoudite, le ministre a annoncé que le gouvernement a fixé de nouvelles conditions d'importation des médicaments fabriqués dans les pays arabes. Il a ajouté que «les pays qui voudront obtenir l'autorisation de mise sur le marché national de leurs produits pharmaceutiques seront obligés, à partir de cette année, d'enregistrer automatiquement les produits locaux». Il a fait savoir que 912 molécules, produites par l'industrie pharmaceutique des Etats arabes, notamment l'Egypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite, sont commercialisées dans notre pays. Selon lui, «l'Algérie offre des facilités pour les pays arabes en matière d'enregistrement des médicaments, mais les opérateurs algériens ne profitent pas du principe de réciprocité». Le monde arabe comptabilise 300 millions de consommateurs de médicaments. «L'Algérie et le Maroc totalisent à eux deux 75 millions de consommateurs. C'est dire si c'est un marché important», a indiqué M. Ould Abbas, qui a réaffirmé l'objectif du gouvernement de réduire, d'ici 2014, la part des importations à 30% au profit de la production locale. Il s'agit aussi de développer conjointement les capacités de contrôle des produits pharmaceutiques et, par ricochet, la lutte contre la contrefaçon. M. Ould Abbas a rappelé, à l'occasion, que l'Algérie possède, au niveau régional, le seul Laboratoire de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) agréé par l'OMS, comme centre collaborateur. Le LNCPP procède, en cette qualité, à la mise en place de laboratoires nationaux de contrôle de médicaments dans 34 pays africains. Il y a lieu de rappeler que le ministre de la Santé avait annoncé avant-hier la suppression du crédit documentaire et son remplacement par le gré à gré pour l'importation des médicaments essentiels et des équipements médicaux d'urgence, et ce, «pour faciliter l'acquisition de ces produits vitaux». Les banques ont reçu des instructions pour faciliter l'acquisition des médicaments essentiels, dont ceux destinés au traitement du cancer, dans un délai n'excédant pas les 24 heures.