Javier Bardem présentera le 16 février prochain à la 62e édition du Festival cinématographique de Berlin le documentaire qu'il a réalisé l'an dernier sur le Sahara occidental, sous le titre «Enfants des nuages, l'ultime colonie». Le double «Oscar du cinéma» espagnol a été pris d´une passion pour le peuple sahraoui dont il a soutenu la cause en 2011 devant la IVe commission de l´ONU. Cette passion pour les Sahraouis qu´il a héritée en partie de sa mère, Pilar Bardem, étoile tout comme lui du septième art et qui lui a transmis cette vocation, ce natif des Îles Canaries, territoire espagnol situé à seulement 80 km du Sahara occidental occupé depuis 1975 par le Maroc avait effectué, en avril 2008, un séjour dans les camps de réfugiés de Tindouf. C´était l'occasion du festival cinématographique «Fisahara», organisé régulièrement depuis quelques années par les cinéastes espagnols de renom en signe de solidarité avec la cause sahraouie. Dans une interview qu´il avait accordée à la journaliste critique cinématographique Rocío García, l'acteur confie avec nostalgie que «quand on découvre la réalité dans le Sahara occupé, il devient très difficile de rentrer ensuite chez soi». Bardem s´interroge alors : «Pourquoi aucun gouvernement n'a-t-il fait son devoir pour légitimer un Sahara comme pays libre, et octroyer au Front Polisario le statut diplomatique lui permettant de négocier le destin de son peuple ?» Le long métrage permet au spectateur d'effectuer un voyage dans le monde de la diplomatie internationale et des intérêts géostratégiques, découvrant la tragédie historique des habitants du Sahara occidental, écrit la journaliste. Ce documentaire recueille les témoignages des Sahraouis qui ont vécu les conditions de l'occupation et relaté les violations des droits de l´homme dans cette dernière colonie d'Afrique. Le film produit par Javier Bardem fait aussi parler des hommes politiques français, espagnols, américains, des diplomates spécialiste de la question sahraouie, des journalistes ayant été sur le terrain ainsi que, comme l'écrit Rocío Garcia, «tous ceux qui, d´une manière ou d'une autre, ont été les témoins ou ont joué un rôle dans le désastre humanitaire que vit le peuple sahraoui depuis 35 ans».