Dans un communiqué parvenu à notre rédaction et signé par le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), Mostefa Bouchachi exprime sa préoccupation concernant la décision de la justice française de maintenir Mourad Dhina en détention en vue d'étudier une possibilité d'extradition vers l'Algérie suite à une demande exprimée par les autorités algériennes. Mourad Dhina, directeur exécutif de l'organisation de défense des droits de l'homme El Karama et membre fondateur du mouvement Rachad, a été arrêté par la police française le 16 janvier courant, alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire français pour rejoindre la Suisse, pays de sa résidence dans lequel il bénéficie de statut de réfugié politique. La LADDH s'interroge par ailleurs «sur le timing et l'opportunité d'une telle procédure, dans la mesure où la demande d'extradition exprimée par les autorités algériennes concerne une condamnation par contumace datant de 2003, et que Mourad Dhina a transité et a séjourné régulièrement sur le territoire français». Par ailleurs, la LADDH considère que l'étude de la demande d'extradition de Mourad Dhina doit prendre en compte son statut de réfugié politique et sa qualité d'«opposant politique» qui «n'a pas et ne pourra pas bénéficier d'un procès équitable en Algérie», car la LADDAH considère que «la justice algérienne n'est pas indépendante lorsqu'il s'agit de procès de nature politique». La LADDH restera «très attentive à la suite que donnera la justice française à cette affaire».