Le président du Front pour la justice et le développement (FJD - en cours de constitution), M. Abdallah Djaballah, a souhaité lundi à Alger le report des élections législatives, afin, a-t-il dit, de permettre aux nouveaux partis de se préparer à ce scrutin prévu en mai prochain. "Le temps reste très limité devant des partis comme le nôtre. Nous avons besoin d'agrément pour pouvoir activer alors que les autres partis sont, depuis longtemps, en plein préparatifs à cette échéance. Nous souhaitons que ce rendez-vous soit reporté de un à deux mois", a déclaré M. Djaballah au cours d'une conférence de presse, tenue dans le siège du mouvement El Islah. La demande de M. Djaballah est justifiée par le fait que les formations politiques en cours de création devraient tenir leur congrès de constitution et déposer ensuite leurs dossiers de demande d'agrément auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui disposerai, pour sa part, d'un délai de deux mois pour donner sa réponse. S'agissant de la préparation de la participation du FJD, non encore agrée, aux prochaines législatives, le conférencier a souhaité obtenir, dans les "plus brefs délais", l'autorisation du ministère de l'Intérieur d'organiser le congrès constitutif de son parti, initialement prévu pour samedi prochain à Alger. "Nous souhaitons obtenir, aujourd'hui ou demain, cette autorisation. Dans le cas contraire, nous serons obligés de reporter le congrès constitutif à une date ultérieure", a-t-il expliqué. M. Djaballah s'est dit une nouvelle fois "confiant" quant à l'agrément de sa nouvelle formation politique. "Nous sommes en contact régulier avec l'administration. Le ministère de l'Intérieur nous avait annoncé, depuis près de deux semaines, que notre dossier était complet", a-t-il dit. Selon M. Djaballah, FJD est structuré dans près de 95% des APC à travers le territoire national, estimant que cette "implantation massive" à travers le pays porte une marque de "crédibilité" du parti auprès des populations...". Pour lui, la "plupart" des militants d'El Islah et d'Ennahda -deux partis dont il était membre fondateur et président- "ont rejoint les rangs du FJD à l'image d'autres militants venus des partis en activité se réclamant du +courant nationaliste+". Interrogé sur la possibilité d'adhésion des ex-militants du parti dissous au FJD, il a répondu que son parti "est ouvert à tous les Algériens qui jouissent de leurs droits politique et civique". "Le Front n'est pas uniquement ouvert aux islamiques, Il est également ouvert au courant nationaliste", a-t-il précisé, souhaitant, dans ce contexte, "une large participation" aux prochaines élections législatives. Cette "large participation" dépendra, selon lui, de "la capacité du pouvoir, des partis politiques et des médias à susciter l'espoir chez les citoyens", comme elle dépendra de "la tenue des engagements pris par le pouvoir en vue d'ouvrir le champ politique et médiatique devant tout le monde et sur le même pied d'égalité". "Ce qui nous intéresse, c'est l'organisation d'une élection pluraliste, propre et honnête", a-t-il enchaîné. Commentant l'appel lancé par certains partis politiques à la désignation d'un gouvernement "technocrate" pour organiser les élections législatives, M. Djaballah a déclaré que la question de la transparence du scrutin appellerait à réunir un "certain nombre de paramètres et non pas seulement le changement de personnes".