En dépit des appels au cessez-le-feu et au dialogue lancés au Mali et à l'étranger, pour l'heure les combats continuent entre l'armée malienne et les rebelles du MNLA, dans le nord-est du pays, ont rapporté hier des agences de presse. La situation inquiète de plus en plus les pays de la région, notamment l'Algérie qui a invité les parties en conflit à l'arrêt des hostilités et à renouer avec le dialogue dans le cadre de l'accord d'Alger. Jeudi, le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt, s'est déplacé à Bamako, avant de se rendre au Niger et en Mauritanie. La France qui «ne peut pas rester à l'écart de la grave crise qui secoue le Nord-Mali» s'inquiète du sort des six Français pris en otages dans cette région du Sahel. Le ministre français a eu un entretien avec le président malien Amadou Toumani Touré. Le risque d'un débordement de la crise malienne chez les pays voisins est de plus en plus évoqué. Les violences déclenchées depuis la mi-janvier ont provoqué l'exode de milliers de personnes qui cherchent refuge dans les pays voisins et dans des campements de fortune. La ville de Ménaka, touchée par les premiers combats entre le MNLA et l'armée malienne, continue de se dépeupler. Au moins 26 000 personnes ont fui dans la région, et plus de 15 000 ont passé la frontière nigérienne, selon le Comité international de la Croix-Rouge. D'autres sources évoquent des dizaines de milliers de déplacés et de réfugiés. «Au moins 30 000 personnes sont déplacées au Mali et vivent dans des conditions extrêmement précaires», d'après le Haut-Commissariat aux réfugiés, agence des Nations unies. Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles, parmi lesquels des hommes armés rentrés de Libye après la chute de Mouammar Kadhafi sont derrière les conflits. Ils ont attaqué au moins cinq villes dans le nord-est du Mali. Selon le site du MNLA, l'armée malienne a fait usage hier des avions de guerre, pilotés par des «mercenaires étrangers». «Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) porte à la connaissance du peuple de l'Azawad et de l'opinion Internationale que le gouvernement malien, vu la défaite de son armée d'occupation dans l'Azawad, face à l'efficacité des opérations de l'état-major du MNLA, se livre à la pratique de génocide», lit-on sur le site du MNLA. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit hier «très préoccupé» par les conséquences humanitaires des combats et a appelé «les groupes rebelles à cesser immédiatement leurs attaques et à entamer un dialogue avec le gouvernement du Mali pour résoudre leurs griefs». Quant aux autorités maliennes, elles dénoncent «ces groupes armés qui veulent déstabiliser l'unité du pays».