Suite à une enquête diligentée par les services de police judiciaire de Tiaret, une soixantaine de personnes ont été présentées devant le procureur de la République de Tiaret, jeudi dernier. Elles sont poursuivies pour attribution de marchés publics en violation du code des marchés et autres malversations dans la gestion administrative et financière. Selon notre source, «les services de police judiciaire ont déclenché une enquête suite à une lettre anonyme, expédiée en 2010, et qui faisait état de malversations au sein de l'Entreprise publique de santé de proximité (EPSP) depuis 2008. Ainsi, et après avoir confirmé les faits, les services de police, sur instruction du juge, ont procédé à l'arrestation et la présentation du directeur général de l'entreprise et du DRH (ex-député recruté dans le cadre du pré-emploi), ainsi que ses proches collaborateurs et plusieurs dizaines d'autres employés impliqués, devant le procureur de la République. Devant la complexité du dossier et des charges retenues contre ces personnes, le procureur de la République a scindé le nombre de prévenus en quatre groupes, dont le premier, comprenant le directeur général et ses collaborateurs, a été auditionné jeudi dernier. Au terme de l'enquête, les enquêteurs ont relevé plusieurs anomalies et infractions dans la gestion de cette entreprise. Les prévenus sont poursuivis pour attributions de marchés non conformes au code des marchés, attribution de bons de commande de gré à gré, à des commerçants non détenteurs de registres de commerce, achat de médicaments périmés moyennant des commissions auprès d'un fournisseur à Tiaret et malversation, voire spéculation sur les recettes des analyses médicales. A ce sujet, relève l'enquête, «les registres comptables concernant la période de juillet, août et septembre ont totalement disparu de l'entreprise». Il est également reproché au premier responsable de cette entreprise d'avoir «octroyé des salaires à des personnes recrutées de manière fictive». A ce titre, précise la source, «la tante du directeur, qui réside à Oran, a été recrutée en qualité de chirurgien dentiste et perçoit un salaire depuis 2008 alors qu'elle n'a jamais foulé des pied l'entreprise». A ce sujet, ajoute la source, «plus d'une dizaine de personnes ont été recrutées de cette façon. A titre d'exemple, la femme du représentant de l'ordre des médecins à Tiaret a bénéficié d'un contrat fictif et perçoit un salaire faramineux alors qu'elle est femme au foyer». «En 2010, et après avoir soupçonné des fuites d'informations, le directeur général a invité les personnes recrutées fictivement à se présenter et à rembourser les sommes perçues» ,affirme notre source, qui ajoute que «sur le volet des marchés, le directeur et ses collaborateurs ont contracté un marché pour l'acquisition d'une ambulance, en 2009, dont la facture a été payée en 2010 alors que l'ambulance n'a jamais été livrée à ce jour». Notre source, qui fait fi de certains détails, indique que «l'audition des personnes inculpées se poursuivra jusqu'à lundi prochain, date à laquelle, le procureur décidera des mesures à prendre à l'encontre des prévenus».