Le Portugal tient à développer ses relations économiques avec l'Algérie, qu'il considère comme un "partenaire stratégique", a affirmé mardi à Alger le ministre portugais de l'Economie et de l'Emploi, M. Alvaro Santos Pereira, dans un entretien à l'APS, quelques heures avant son départ. Question : Sur quoi était centrée votre visite de travail en Algérie ? Réponse : Cette première visite que j'effectue en Algérie s'inscrit dans le cadre des efforts consentis par nos deux pays pour promouvoir leurs relations économiques et commerciales. Sachant que nous avons déjà de très bonnes relations politiques, il est donc nécessaire de développer davantage nos relations économiques à travers l'encouragement des échanges commerciaux hors hydrocarbures, et l'augmentation du volume des investissements productifs réalisés tant en Algérie qu'au Portugal. Malgré la crise qui secoue notre pays, nous sommes déterminés à développer nos activités économiques et commerciales à l'international et dans ce cadre là, le marché algérien constitue une priorité pour nos entreprises et nos hommes d'affaires. Nous estimons qu'il est nécessaire de renforcer la présence des entreprises portugaises en Algérie, pays que nous considérons comme un partenaire stratégique. Question : Comment les deux pays peuvent-ils aller vite vers une consolidation de leurs relations économiques ? Réponse : Je pense que le meilleur moyen d'atteindre cet objectif est d'encourager le rapprochement entre les entreprises des deux pays et de leur offrir l'occasion de travailler ensemble. Nous appelons les entreprises algériennes à venir s'installer au Portugal où les réformes engagées par nos pouvoirs publics ont permis une révision totale de la réglementation régissant notamment le travail et la concurrence. Je saisis cette occasion pour inviter les hommes d'affaires algériens à visiter le Portugal pour s'enquérir des opportunités d'investissement que notre pays recèle. Il existe de nombreux domaines où les entreprises algériennes et leurs homologues portugaises peuvent travailler ensemble. Il suffit de créer une synergie entre le savoir-faire algérien et portugais pour parvenir à créer des partenariats exemplaires et bénéfiques pour les deux parties. Je suis sûr que les opérateurs économiques des deux pays trouveront leur compte en s'associant dans des secteurs comme les technologies de l'information et de la communication (TIC), la défense, l'industrie pharmaceutique, le bâtiment, les travaux publics, l'agroalimentaire et les services. Question : Quel est le niveau actuel des investissements portugais en Algérie et celui des investissements algériens au Portugal ? Réponse : Il y a déjà pas mal d'investissements algériens au Portugal mais nous pensons qu'il y a de nombreuses possibilités pour les renforcer encore plus. Cela est le cas pour le groupe algérien des hydrocarbures Sonatrach, qui est actionnaire dans le capital de son homologue portugais et qui peut développer davantage ses investissements dans ce segment. En contrepartie, il y a une quarantaine d'entreprises portugaises qui activent depuis plusieurs années sur le marché algérien dans des secteurs comme le bâtiment, les travaux maritimes et les services. D'autres entreprises portugaises sont elles aussi intéressées par le marché algérien, pour preuve une centaine de chefs d'entreprises ont souhaité faire partie de la délégation qui m'accompagne dans cette visite. Mais il nous reste également à développer les échanges commerciaux. En 2011, la valeur des exportations algériennes vers le Portugal avait atteint 800 millions d'euros alors que les exportations portugaises vers l'Algérie n'ont pas dépassé 400 millions d'euros. Question : Quels sont les secteurs qui intéressent le plus les entreprises portugaises en Algérie, en dehors des hydrocarbures ? Réponse : Les secteurs prisés par les firmes portugaises en Algérie sont notamment les industries agroalimentaires, les TIC, la construction, la défense et la e-gouvenance. Le Portugal souhaite également prendre part aux efforts de l'Algérie pour développer son industrie manufacturière pour la fabrication de métaux, de textile et de cuir. C'est un domaine où nous possédons un capital expérience considérable. Question : Que pensez- vous de la règlementation mise en place par l'Algérie pour régir l'investissement sur son sol ? Réponse : Selon les informations qui m'ont été fournies, je pense que les différentes procédures et règles édictées par les pouvoirs publics algériens encouragent et facilitent les investissements directs étrangers (IDE). Question : Une réunion se tiendra jeudi à Alger entre les responsables algériens et européens autour de la question du démantèlement tarifaire ? Réponse : Une fois concrétisé, le démantèlement tarifaire contribuera énormément à l'encouragement des échanges commerciaux entre les pays membres de l'Union européenne et l'Algérie. Par ailleurs, le Portugal est favorable à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et voit cela d'un bon œil.