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Le Portugal intéressé par des investissements dans les travaux publics et les énergies renouvelables Son Premier ministre affirme faire confiance à l'économie algérienne
Photo : APS Par Amar Rafa Les adaptations introduites l'année dernière par le gouvernement algérien en relation avec l'investissement extérieur «ne sont pas destinées à décourager l'investissement étranger, bien au contraire», a indiqué hier le Premier ministre Ahmed Ouyahia. A l'ouverture des travaux d'un séminaire d'hommes d'affaires algéro-portugais, M. Ouyahia a précisé qu'il en sera de même pour les procédures d'attribution de marchés publics que le gouvernement compte mettre en place dès cette année, «des marchés qui donneront un avantage aux entreprises locales, y compris les entreprises mixtes». Le Premier ministre a, dans ce cadre, appelé les entreprises algériennes et portugaises à contribuer à «accroître la densité des relations entre les deux pays dans tous les domaines», y compris celui des énergies renouvelables dans lequel l'Algérie entend également s'engager. Le Premier ministre s'est dit «satisfait» de voir l'Algérie et le Portugal «poursuivre un dialogue qualitatif de haut niveau», affirmant que les deux pays partagent, depuis de nombreuses décennies, des liens d'amitié «sans contentieux aucun». Il a rappelé, à cette occasion, que les deux pays sont liés par un traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu il y a de cela cinq années, et un cadre de coopération de haut niveau. Ahmed Ouyahia s'est adressé à l'assistance en évoquant le plan quinquennal 'investissement qui s'achève, et dont certaines entreprises portugaises en ont bénéficié pour plus d'un milliard d'euros de contrats. Il a annoncé en outre que l'Algérie s'apprête à lancer un deuxième programme quinquennal d'investissements publics supérieur à 250 milliards de dollars. Dans ce cadre, l'Algérie compte réaliser 20 projets de routes, 2 millions de logements, 20 barrages et 6 millions de kilomètres de chemins de fer. Une approche applicable au domaine des énergies renouvelables, a expliqué M. Ouyahia, soulignant l'encouragement de l'Algérie aux énergies solaire et éolienne, ainsi qu'à la production des panneaux solaires. En annonçant cette nouvelle, le Premier ministre algérien a tenu, toutefois, à mettre le doigt sur les faiblesses actuelles de l'économie algérienne. A titre d'illustration, il a révélé que les exportations algériennes vers le Portugal «ont fortement chuté l'année dernière pour se retrouver à un niveau inférieur à celui de 2006», ajoutant, que c'est l'ensemble des recettes des exportations algériennes qui «ont baissé de 50% en 2009». M. Ouyahia a regretté que les investissements des entreprises portugaises en Algérie «n'aient pas dépassé les 50 millions d'euros depuis le début de la décennie», notant que, là aussi, «l'ensemble des investissements étrangers en Algérie demeurent aussi timides en dehors du secteur des hydrocarbures». A côté de cela, «l'Algérie se porte bien aujourd'hui avec une croissance de 9% hors hydrocarbures, une balance des paiements équilibrée et des réserves de changes de près de 150 milliards de dollars», dira-t-il, tout en précisant que notre pays entend faire de son programme d'investissements publics «un moyen d'améliorer son développement humain, mais aussi un levier pour le développement de son outil économique». L'Algérie entend concrétiser cette ambition, «d'abord avec ses propres entreprises», a-t-il dit, ajoutant qu'elle souhaite également réussir ce pari avec les entreprises étrangères «disposées à tirer profit du marché algérien dans un partenariat mutuellement bénéfique et tout aussi disposées à nous aider à moderniser nos services, à développer notre production industrielle ainsi que nos capacités de réalisation». Le Premier ministre a rappelé aussi que les gouvernements algérien et portugais ont mis en place un cadre juridique bilatéral, à travers des accords en matière fiscale, de protection de l'investissement, ainsi que de coopération judiciaire dans le domaine civil et commercial. Avant de mettre l'accent sur les avantages du climat d'affaires en Algérie, notamment un financement local pour les investissements, une main d'œuvre d'un niveau élevé, une énergie disponible à faible coût, et des avantages contenus dans le code des investissements. Auparavant, son homologue portugais, José Socrates, a appelé, hier à Alger, les entreprises de son pays à participer aux grands projets de développement de l'Algérie, notamment dans les domaines de l'hydraulique et des énergies renouvelables. En affirmant que les entreprises portugaises étaient prêtes à relever les défis de la modernisation des infrastructures en Algérie, dans le cadre du partenariat avec les entreprises algériennes, le Premier ministre portugais a mis l'accent sur la confiance de son pays en l'économie algérienne, qui, a t-il dit, est «au cœur de la montée en puissance des échanges entre les deux pays au cours des cinq dernières années», et qui «explique la présence croissante en Algérie d'entreprises portugaises travaillant dans différents secteurs». Le Premier ministre a également appelé la centaine d'hommes d'affaires portugais présente à la rencontre à avoir confiance en l'économie algérienne qui présente «un potentiel énorme en matière d'investissements». Avant d'inviter les entreprises portugaises à participer aux grands projets de développement de l'Algérie, notamment dans les secteurs des BTPH, de l'hydraulique et des énergies renouvelables. «Il y a énormément d'opportunités d'affaires en Algérie et nous sommes prêts à relever les défis», a-t-il dit, pour ensuite évoquer la question des changements climatiques, une des préoccupations des deux pays, domaine dans lequel le Portugal, selon lui, «développe une grande expertise pouvant contribuer à nouer des partenariats dans ce domaine». «Il y a un grand nombre d'entreprises portugaises qui souhaitent travailler en Algérie» et tous ces secteurs sont autant de domaines dans lesquelles elles peuvent s'intégrer, a-t-il relevé. Le Premier ministre portugais, José Socrates, qui est arrivé hier en Algérie pour une visite d'une journée destinée à renforcer les liens politiques et commerciaux entre les deux pays a exprimé sa satisfaction quant à l'évolution des relations bilatérales durant ces 5 dernières années, relevant que les exportations du Portugal vers l'Algérie ont doublé alors que le déficit commercial (portugais) a diminué. Ayant été reçu en audience par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, il a coprésidé avec son homologue algérien Ahmed Ouyahia un séminaire en présence d'hommes d'affaires destiné à «créer les conditions propices à la dynamisation des relations économiques et commerciales entre l'Algérie et le Portugal». A cette occasion, les intervenants, dont les secrétaires généraux des ministères des Travaux publics et de l'Energie, ont mis l'accent sur les opportunités d'affaires en Algérie, notamment en matière d'infrastructures routières et d'énergies renouvelables.