Les prochaines semaines pourraient être décisives pour la mercuriale. La persistante des intempéries aura certainement des conséquences néfastes sur les prix de certains produits dont les quantités semblent insuffisantes sur les différents marchés. La vague de froid, les fortes pluies et chutes de neige. Les concernés n'excluent pas une rareté accentuée des produits si le mauvais temps devait durer. «Si cette situation persiste, on risque fort de connaître un manque certain produits», a indiqué le porte-parole de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCCA), Boulanouar Hadj Tahar. Contacté au téléphone, il a précisé qu'il est question notamment des légumes racines comme les carottes, les navets, mais surtout la pomme de terre, un légume très demandé chez nous. «Les autres produits pourraient également être touchés dont le lait, les œufs et la viande», a-t-il ajouté. Plus alarmant, il parle d'une augmentation de plus de 50% des prix dans les prochains jours pour la pomme de terre qui est passé de 45 DA avant les intempéries à 80 DA, ces derniers jours dans plusieurs marchés de la capitale. Dans certains endroits, elle est proposée à 100 DA, selon des citoyens. Les carottes, les navets, les oignons verts ont aussi connu une hausse de 15 à 30 DA le kilogramme, selon les localités, alors qu'ils étaient cédés entre 30 et 35 DA. Les intempéries : un facteur parmi d'autres Pour ne pas être fataliste, le porte-parole d'UGCCA dira qu'il ne s'agit pas d'une faillite mais d'un manque ou plutôt d'une insuffisance liée au non-approvisionnent du marché par les producteurs. Ce qui a un impact direct sur la loi de l'offre et de la demande, explique-t-il. Ce problème a été déjà posé avant l'arrivée de cette vague de froid et de neige, souligne-t-il, en précisant que les légumes exposés sur le marché sont des produits des serres qui proviennent du sud du pays, notamment de Biskra. «Les intempéries ont juste accentué ce déficit», dira-t-il. En ce sens, il a relevé le manque de stratégie en matière de production. «Le manque de planification et de stratégie adéquates sont derrière ce déficit», précise M. Hadj Tahar. En langage des chiffres, le déficit en fruits et légumes est estimé à 30%, alors qu'il est de 40% pour la viande et de 60% pour le lait. Il est le résultat d'une indépendance en la matière, regrette-t-il, en faisant savoir que le «créneau» des fruits et légumes compte 3000 importateurs. Evoquant d'autres facteurs qui ont leur part dans cette montée vertigineuse des prix, notre interlocuteur soulève le problème de chaînes du froid. Il souligne que «l'absence des moyens de conservation au niveau surtout des marchés de proximité a accentué la hausse des prix». Le réseau de distribution est un autre élément favorisant ce manque et, par conséquent, la hausse des prix. Il en veut comme preuve cet écart énorme entre les prix de gros et ceux du détail. Une idée soutenue par le président de la commission de fruits et légumes, Farid Toumi. S'exprimant sur cette situation, M. Toumi indique que l'offre n'arrive pas «convenablement» au consommateur en parlant d'un décalage de plus de 50% entre le prix de gros et celui de détail. Pour l'approvisionnement du marché, qui accuse un manque actuellement, notre interlocuteur prévoit la fin de «la crise» dès la prochaine récolte, et ce, à partir des mois de mars et avril.