Les prix flambent actuellement dans tous les marchés de l'Algérois. La vague de froid qui s'abat actuellement sur tout le nord du pays n'a pas été sans conséquence sur les prix des fruits et légumes. Ainsi, et à la grande surprise des consommateurs, les prix flambent actuellement dans tous les marchés de l'Algérois. Notre virée au marché d'El-Maqaria (ex-Léveilley) nous a renseigné sur ces augmentations qui ne répondent, remarque-t-on, à aucune norme légale. Par exemple, le prix d'un kg de tomates varie entre 50 et 70 DA, le kg de pommes de terre entre 30 à 40 DA, les carottes sont à 70 DA, quant à la courgette, elle coûte 70 DA. Pour ce qui est des autres légumes, tels la laitue et les navets, ils sont à pas moins de 80 DA. La plupart des acheteurs qui sont venus faire leur marché hebdomadaire, se sont retrouvés en position d'observateurs sans plus. «Comment peut-on acheter des aliments de grande consommation à ces prix-là, alors qu'on a en parallèle d'autres dépenses?», s'interroge un quinquagénaire. Une vieille dame nous révèle avec un léger sourire: «Jadis on donnait la laitue aux sangliers (en faisant allusion à l'abondance des légumes à cette époque)». Pour les marchands, cette hausse est tout à fait logique, elle est également conjoncturelle du moment qu'elle constitue l'une des conséquences du mauvais temps. Ces intempéries ont empêché les fellahs de faire la récolte. «La neige a empêché les agriculteurs de faire leur récolte», nous explique un marchand qui, visiblement, n'a pas apprécié notre présence. Un autre commerçant a justifié cette hausse par la flambée des prix de ces fruits et légumes sur le marché de gros. «La marchandise manque sur le marché de gros du moment qu'il n'a pas été alimenté par les agriculteurs des autres wilayas à cause de la saturation du réseau routier», explique-t-il et d'ajouter: «J'avoue que les marchands de gros ont profité de cette conjoncture pour spéculer sur les prix de leurs marchandises.» Une telle révélation ne peut que nous renseigner sur le rôle des organes de contrôle et de régulation des prix, qui visiblement, ne sont d'aucune efficacité. Il est toutefois vrai que l'acheminement de la marchandise par route connaît actuellement une certaine perturbation pour cause de fermeture de plusieurs axes routiers, mais cela n'empêche pas normalement les pouvoirs publics de prendre leurs dispositions comme prévu dans le plan Orsec afin d'assurer une alimentation constante en produits de première nécessité. L'autre produit très demandé ces jours-ci, la bouteille de gaz. En effet, pour les citoyens habitant des endroits qui n'ont pas encore été branchés au gaz de ville, l'utilisation des bonbonnes de gaz butane demeure la seule et unique solution surtout en ces temps de froid glacial où le réchaud devient une nécessité. Seulement quand il y a une forte demande, le stock risque de s'épuiser et laisser par conséquent place à la pénurie. C'est ce qui s'est produit selon certains citoyens qui expliquent avoir acheté ces bouteilles au marché noir. Voulant vérifier cette information, nous nous sommes déplacés à la station de Caroubier qui est munie d'un dépôt. Il nous a été confirmé, à cet effet, que ce produit est non seulement disponible, mais il couvrira toute la période hivernale. «Il ne pourra y avoir de pénurie», nous explique le responsable du dépôt, et d'ajouter: «Nous écoulons une moyenne de 700 bouteilles par jour et nous sommes alimentés au fur et à mesure». Quant au prix de cette bouteille, il demeure fixe (200DA). Toutefois, la spéculation n'est pas à exclure, car il existe des opportunistes qui profitent de toutes les circonstances pour un gain rapide et facile.