Un journaliste du New York Times, Anthony Shadid, est décédé jeudi, apparemment des suites d'une crise d'asthme, lors d'un reportage clandestin en Syrie, a annoncé le quotidien américain Anthony Shadid, 43 ans, a succombé à une crise d'asthme, semble-t-il déclenchée par les chevaux de ses guides, alors qu'il se trouvait depuis une semaine en Syrie pour couvrir le soulèvement sanglant en cours contre le régime de Bachar al-Assad. Selon le témoignage de Tyler Hicks, un photographe du journal qui était avec lui, Anthony Shadid, qui avait avec lui des médicaments, avait eu une première crise d'asthme peu après leur entrée clandestine en territoire syrien depuis la Turquie voisine, attaque dont il s'était remis. La crise avait apparemment été déclenchée par la proximité avec les chevaux des guides venus les chercher côté syrien de la frontière. Alors qu'ils s'apprêtaient à repasser la frontière jeudi le journaliste a fait une nouvelle crise, qui semblait elle aussi causée par la proximité des chevaux, mais plus sévère et au cours de laquelle il s'est écroulé, selon M. Hicks, qui a indiqué lui avoir prodigué, en vain, un massage cardiaque pendant une trentaine de minutes. "Anthony est mort comme il a vécu, déterminé à témoigner des bouleversements au Proche-Orient et des souffrances des personnes prises entre l'oppression des gouvernements et les forces de l'opposition", a écrit la directrice de la rédaction du journal, Jill Abramson, dans un mail adressé au personnel du Times. "Affligée par la perte d'Anthony Shadid du NYT en Syrie. Un des meilleurs et plus courageux journalistes au monde," a réagi sur le réseau Twitter l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice. Anthony Shadid, Américain d'origine libanaise qui parlait couramment l'arabe, avait été deux fois distingué par le prix Pulitzer, plus haute récompense du journalisme américain, en 2004 et 2010, pour sa couverture du conflit irakien, à l'époque pour le Washington Post. En 2005, il avait publié un livre sur la vie d'Irakiens ordinaires pris dans ce conflit, "La nuit approche: le peuple irakien dans l'ombre de la guerre américaine". Spécialiste du Proche-Orient, il avait couvert plus récemment le mouvement des révoltes du "Printemps arabe" dans les différents pays de la région, Egypte, Bahrein, Syrie ou encore Libye. En 2002, il avait été blessé par balle à l'épaule en couvrant une incursion israélienne en Cisjordanie. Il avait débuté au bureau du Caire de l'agence américaine Associated Press, avant de travailler pour le Boston Globe, puis le Washington Post et de rejoindre le New York Times en 2009. Anthony Shadid était marié et père de deux enfants.