«Comment peut-on faire confiance à des candidats qui soudoient les gens pour obtenir une signature ?», s'interroge un citoyen, en soulignant que certains candidats libres aux prochaines législatives du 10 mai, à défaut de promesses qui ne tiendront pas, à l'instar de leurs prédécesseurs, exhibent la «chkara». En effet, pour récolter les 4000 signatures exigées, les candidats indépendants engagent des propagandistes qu'ils rétribuent entre 500 DA et 1000 DA par signature. Une aubaine pour les jeunes désœuvrés qui s'orientent vers leurs proches, en particulier les femmes, pour obtenir une signature et gagner de l'argent. «Nous nous mobilisons pour le plus offrant car on n'attend rien de lui une foi élu», dit le jeune Abderzak du quartier Mazouni qui roule pour un industriel, en signalant que ce dernier devra débourser gros le 10 mai. «On ne va pas manquer d'argent de poche jusqu'au jour J», dit-il sur un ton moqueur. On apprend également que des élus municipaux à Tacheta Zoughagha, Mekhatria et autres Tarek Ibn Zyad, en supervisant la distribution du gaz butane dans les douars font déjà campagne pour des listes d'indépendants. Il est à noter que l'activité partisane est encore timide, le flou persistant quant à la désignation des candidats par les directions des partis comme le FLN, le RND, Le MSP. De nombreux élus FLN ont choisi de se porter indépendants alors que d'autres ont opté pour les nouveaux partis. Un membre du comité central du vieux parti est à la tête d'une liste indépendante, comme c'est le cas du P/Apw qui a quitté le FLN en prévision de ces législatives. Les anciens petits partis agréés qui n'apparaissent qu'à l'approche des élections pour disparaître ensuite, n'ont pas été sollicités cette fois-ci, ils ne peuvent pas «vendre à 50 millions de centimes» leur représentation comme par le passé, nous dit-on. «Les dépassements ont déjà débuté», fera remarquer un militant du FLN en signalant que des indépendants encore en poste dans l'administration utilisent, durant les heures de travail, des fonctionnaires et des véhicules de service et même le téléphone pour la collecte des signatures. La culture politique c'est comme la nage ça s'apprend, gare à ceux qui s'aventurent au large.