Le Front du changement (FC), de Abdelmadjid Menasra, a tenu hier à la coupole du 5 Juillet son congrès constitutif, en présence de nombreux militants et de personnalités de la scène politique nationale et internationale (libanais, mauritaniens, palestiniens…). Ce rassemblement était l'occasion pour le président du parti de mettre en exergue son programme politique et d'appeler à plus d'unification au sein de sa formation. Sous le slogan «Pour la liberté et le changement», M. Menasra a rappelé que sa formation était d'orientation purement islamique et en prônant les valeurs de la religion, il comptait restituer aux Algériens leurs droits bafoués par le régime en place. Dans son intervention, le président du parti a déclaré : «Le FC milite pour une Algérie nouvelle, où la justice, la démocratie et la liberté seront les principes fondateurs de sa Constitution.» Il s'est dit «engagé et prêt à se sacrifier pour le peuple algérien et pour un changement concret de son pays». Il a rappelé qu'avant d'opérer à un quelconque changement, «il faut d'abord commencer par un changement personnel puis de celui du pays». En outre, l'ex-membre du parti dissous a exprimé le souhait de voir le pays dirigé selon les percepts de l'Islam et gouverné selon la charia islamique. Par ailleurs, il a appelé la Ligue arabe à plus d'unicité et de solidarité pour trouver des solutions concrètes et définitives au conflit israélo-palestinien et prendre une décision à même de mettre un terme au massacre en Syrie. Criant haut et fort que le «changement est pour aujourd'hui et non demain», il mettra tous les espoirs autour des jeunes. «Les jeunes sont l'avenir de l'Algérie et c'est d'eux que doit émaner le changement et la réconciliation», dira-t-il. Par ailleurs, il a réagi aux accusations d'Occidentaux qui considèrent la religion musulmane comme violente, en disant : «La violence peut éclater partout et dans n'importe quel pays, quelle que soit sa religion», et ajoute : «L'Islam est une religion pacifiste et condamne toute forme d'agressivité.» Il rendra également hommage aux martyrs de la guerre de Révolution et considéra ce rassemblement «historique» du fait qu'il coïncide avec la Journée du moudjahid. Le printemps maghrébin, un exemple de triomphe de la démocratie Dans un autre volet, il rendra hommage aux peuples tunisien, libyen, égyptien et syrien qui ont su faire preuve de courage et de bravoure contre l'oppression, l'injustice et la corruption et ont formé un nouveau gouvernement. Il dira que «ces gens sont nos frères et nos amis et ne sont pas différents de nous», en plus : «Ils ont tenu leur pari de changement en étant plus unis, solidaires et cohérents, pourquoi pas nous ?». Pour ce faire, il a appelé le peuple algérien à plus de responsabilité et d'unicité pour ouvrir une nouvelle page «dont la clef sera le Front du changement». Il rappela tous les épisodes noirs qu'a traversés l'Algérie, partant du colonialisme à la décennie noire et a émis le souhait qu'après ces événements, les Algériens s'attelleront à construire une Algérie forte, démocrate et libre. «Le moment est venu de lutter contre la politique d'intérêt, l'économie au service des plus riches et la culture prisonnière des traditions», indique-t-il. Dans son programme, il compte ouvrir le marché du travail, donner l'accessibilité au logement et aux soins à tous les citoyens et lutter efficacement contre la corruption. M. Menasra lira une liste de classement où l'Algérie figure parmi les derniers en matière de transparence, de recherche scientifique, du taux de chômage et dans l'hygiène et la propreté. «Jusqu'à quand serons-nous les derniers dans les classements», dira-t-il avant d'appeler à plus de discipline et de rigueur dans tous les domaines. Il s'exprima aussi sur l'importance d'ouvrir les débats et le dialogue et de donner l'opportunité aux médias lourds de se lancer. «Un pays n'est rien sans sa liberté d'expression et il est temps de donner la possibilité à tous les citoyens de s'exprimer librement», déclare M. Menasra. Enfin, il invita le gouvernement à prendre en charge les doléances des citoyens pour lutter efficacement contre l'immigration clandestine, le suicide des jeunes et la délinquance, conséquence directe de la pauvreté.