Le Front du changement (FC), une formation politique en voie de constitution, place le changement comme “une condition pour une Algérie nouvelle” dans son programme. “Nous voulons une deuxième République à travers une nouvelle Constitution, pour le renforcement des institutions et l'indépendance des pouvoirs”, a déclaré, hier, le porte-parole du FC, Abdelmadjid Menasra, en marge du meeting organisé par son parti à Staouéli (Alger) et faisant office de congrès constitutif de wilaya. Pour l'ancien vice-président du parti islamiste MSP, il s'agit principalement de l'indépendance du pouvoir législatif et du pouvoir judiciaire, “les deux pouvoirs faibles devant le pouvoir exécutif”. “Après 50 ans d'Indépendance, il faut aller vers une seconde République, vers un régime parlementaire et le respect de la volonté du peuple”, a indiqué encore ce dernier à la presse. D'après lui, le 10 mai prochain, date arrêtée pour la tenue des élections législatives, “sera l'occasion pour l'Algérie de réaliser son printemps, mais pas dans l'effusion du sang”. “La situation actuelle est inacceptable, mais nous ne voulons de l'anarchie en Algérie”, a-t-il précisé. L'autre représentant du parti du FC à s'exprimer auprès des médias présents est le Dr Boualem Drif, élu à l'APW d'Alger et également dissident du MSP. Celui-ci a appelé pour “un printemps électoral” parce que convaincu que “le changement est urgent” voire “impératif”. Faisant écho aux propos de M. Menasra, M. Drif a laissé entendre que le Front du changement se reconnaît dans le discours prononcé, avant-hier, par le chef de l'Etat, plus particulièrement dans l'urgence d'un changement dans notre pays. “Nous voulons un changement par la voie de la paix, par les urnes, en commençant par un changement en profondeur de la Constitution”, a soutenu le membre de la commission de wilaya du FC, en concédant plus loin que le président Bouteflika “a donné des garanties” concernant les réformes, mais également sur le bon déroulement du scrutin. À la question sur la place réservée à la religion par sa formation, le Dr Drif a expliqué que le FC “est un parti politique, qui se réfère au Livre Saint et à la sunna, mais sans fermer la porte de l'Ijtihad”. L'ouverture des travaux du congrès constitutif de la wilaya d'Alger du Front pour le changement a débuté par des versets coraniques, récités par un imam, suivis par l'hymne national. Les différents membres du FC, qui se sont relayés à la tribune, dont Madjid Menasra, ont justifié le choix de Staouéli par le fait qu'il s'agisse d'une commune de la capitale qui n'est pas des moindres, puisque cette “commune de la Libération” a été le théâtre de la bataille du 14 juin 1830 contre l'envahisseur français. Se revendiquant à la fois de “la Révolution de Novembre” et du “patrimoine légué par Mahfoud Nahnah”, ils n'ont eu de cesse de rappeler que “la jeunesse est la force du changement”, que “la jeunesse et la femme sont primordiales” dans le programme du FC. Ils ont, en outre, informé que le congrès constitutif de Staouéli précède d'une semaine le congrès constitutif national du FC, confirmant par là la tenue des assises nationales, le 17 février prochain. Enfin, il est à noter que le congrès constitutif de wilaya du FC a enregistré la présence de représentants de partis politiques, à l'exemple de ceux du FLN et du PT. Par ailleurs, il a accueilli Fateh Al-Raoui, présenté comme étant membre du Conseil national syrien, également membre de l'organisation des Frères musulmans en Syrie. Profitant de la tribune qui lui a été accordée, ce dernier a dénoncé le régime d'al-Assad, trouvant absurde que l'armée syrienne abandonne les Palestiniens “pour se tourner contre les Syriens”. M. Al-Raoui a aussi rendu un “hommage aux descendants de Nahnah et à la génération du changement”, estimant que “le retour à la mosquée est parmi les priorités du changement”. H A