Le Mouvement pour le changement (MPC), lancé il y a quelques années par les dissidents du MSP, n'existe désormais plus. Il s'est transformé en parti politique sous une nouvelle appellation. C'est le vice-président du MPC qui l'a annoncé hier au cours du premier meeting populaire du mouvement tenu aux Eucalyptus. Il s'appelle le Front pour le changement national (FNC). C'est «devant la responsabilité historique et notre sentiment de devoir participer à l'édification nationale et à la préservation des constantes nationales et pour poursuivre le parcours de cheikh Nahnah qui vise le changement» que l'idée de créer le parti est née, estime le mouvement dans la déclaration constitutive du nouveau parti politique. La naissance a été entérinée (décidée) lors de la réunion du Madjliss echoura (conseil consultatif) du MPC tenue le 13 février, lit-on encore dans la déclaration, qui évoque la nécessité d'un changement qui ne saurait tarder en Algérie. Lors de son intervention devant une salle pleine, Abdelmadjid Menasra, qui appelle les pouvoirs publics à retenir les leçons tunisienne et égyptienne, entre autres, a d'emblée averti que si le changement n'intervient pas dans les meilleurs délais, nul ne peut évaluer les conséquences. Applaudissement dans la salle acquise à un changement «dans le cadre des principes de l'Islam». «Aujourd'hui mieux que demain», lance Menasra, avant de poursuivre en faisant référence toujours aux révolutions qui ont touché le monde arabe. «Si on attend demain, ce sera la rue qui criera dégage», dit-il, estimant néanmoins que le changement que sa mouvance réclame doit être pacifique. Pour lui, le train du changement est sur rails. «Nous allons vaincre, comme nos aïeux», dit-il en référence à la révolution algérienne «et allons aboutir à un changement pour l'Algérie». Estimant finie la légitimité historique dont se réclament les tenants du pouvoir, Menasra déclare : «Nous allons passer d'une Algérie libérée à une Algérie libre, de l'Algérie de certains à l'Algérie de tous.» Acclamations : «Menasra est la solution.» Il répond : «La solution avec vous, avec les jeunes.» Dans la série des revendications du néo parti, consignées dans un document remis à la presse, l'on notera la demande de changement du gouvernement, l'ouverture d'un débat politique, la révision de la loi sur les partis ou encore la lutte contre la corruption et l'application des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale. Menasra a longuement disserté sur «ces principes» et réclamé une «nouvelle Constitution». Sur le plan international, il dénoncera l'intervention étrangère en Libye et appellera le gouvernement algérien à soutenir ce peuple «frère». En somme, le nouveau parti dont les dirigeants, faut-il le rappeler, font parti de l'Alliance pour le changement (ANC), propose un changement à la sauce islamiste.