La presse malienne a critiqué les propos du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz rapportés, il y a quelques jours, par le quotidien français Le Monde, auquel il avait accordé un entretien. Les médias maliens y voient un «désengagement» de Nouakchott vis-à-vis de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Le conflit armé qui se déroule au nord du Mali, opposant l'armée malienne à la rébellion des touaregs du MNLA, avait, peu de temps auparavant, déclenché une hostilité entre les deux pays, du moins par le biais d'une partie de la presse. Des écrits publiés au Mali accusent le gouvernement mauritanien d'«agir, avec la France, à la déstabilisation du Mali, par l'encouragement du MNLA à poursuivre ses attaques armées contre l'armée malienne». Une partie de la presse malienne en veut comme «preuve» la «qualité de l'accueil réservé aux réfugiés fuyant les combats se déroulant au nord du Mali». C'est un peu comme pour les réfugiés syriens en Turquie, pays hostile au régime de Bachar Al Assad. Au-delà du raisonnement des uns et des autres, le différend entre les deux pays ne pourrait profiter qu'au Groupe salafiste pour la prédication et le combat, GSPC, ou Aqmi et compromettre l'action, sur le terrain, des pays dits du champ, dont le Mali et la Mauritanie sont membres. Le centre opérationnel militaire commun dont sont membres l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, installé à Tamanrasset, pourrait ne pas fonctionner comme souhaité, avec la situation difficile prévalant dans certains des pays concernés.