La Russie n'est pas en mesure de participer à la conférence des "amis de la Syrie" prévue le 24 février en Tunisie, a déclaré hier le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch. «Nous n'avons pas été officiellement informés, ni sur l'ordre de jour de cette rencontre ni sur sa composition. L'essentiel est que nous ignorons l'objectif réel de cette initiative. D'après les renseignements dont nous disposons, certains groupes de l'opposition syrienne sont conviés en Tunisie, tandis que les représentants du gouvernement syrien n'ont pas été invités», a indiqué le diplomate. Ce dernier a en outre ajouté qu'il y avait également du flou autour du document final, sur lequel travaillait un groupe restreint de pays, sans que les autres parties invitées au forum soient informées sur son contenu. «Compte tenu de toutes ces circonstances, nous ne sommes pas en mesure de participer à cette rencontre», a conclu M. Loukachevitch. Citant le chef de la diplomatie tunisienne, Rafik Abdesselam, le journal panarabe Ash-Sharq al-Awsat a écrit samedi que la Russie allait participer à la conférence des «amis de la Syrie». La Russie conteste la légitimité de cette structure. Selon le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch, Moscou est hostile à tout format prévoyant le renforcement d'une ingérence extérieure dans des conflits intérieurs. La Tunisie accueille vendredi une conférence des amis du peuple syrien, une proposition de Paris et Washington. Celle-ci va chercher à dégager un consensus et un message unifié des membres de la communauté internationale, qui y participeront, selon le ministère tunisien des Affaires étrangères. L'instance de coordination syrienne rejette toute ingérence L'instance de coordination syrienne de l'opposition a exprimé son rejet à toute ingérence étrangère en Syrie, appelant le secrétaire général de la Ligue arabe à communiquer sa position à «la conférence des amis du peuple syrien» prévue prochainement à Tunis. La délégation de l'instance a demandé lundi au SG de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, lors d'un entretien au siège de la Ligue au Caire, de «communiquer à la conférence des amis du peuple syrien la position de l'instance qui rejette l'intervention militaire étrangère en Syrie». «Nous voulons que la crise syrienne soit réglée dans le cadre de la Ligue arabe», a indiqué Mohamed Abdelmadjid Manjouna, membre du comité exécutif de l'instance de coordination. Il a précisé à ce propos que l'opposition souhaite un changement du régime et non la chute de l'Etat». Le responsable a également exprimé le rejet de l'instance de coordination au rappel des ambassadeurs.