La Russie est opposée à la proposition française d'instaurer des couloirs humanitaires en Syrie, lesquels ne feraient qu'aggraver le conflit, a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov. «Il est peu probable que la création de ces couloirs humanitaires soit efficace.» Cela ne peut qu'aggraver le conflit et conduire à des confrontations militaires graves», a déclaré M. Gatilov lors d'une conférence de presse. «C'est une question très compliquée. D'après ce que nous comprenons, il est question mettre en place certains mécanismes et des forces pour pouvoir accomplir cette tâche», a-t-il ajouté. «En raisonnant logiquement, cela exige probablement un recours à la force en fonction de la tournure que prendront les événements», a observé M. Gatilov. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait estimé le 15 février que la proposition française d'instaurer des couloirs humanitaires en Syrie ne pouvait aboutir que si elle était approuvée par toutes les parties syriennes. Moscou a appelé également à mettre un terme au financement extérieur de l'opposition syrienne, a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, lors d'une conférence de presse à Moscou. «Si nous voulons obtenir un règlement pacifique en Syrie, ce genre d'actions doit être stoppé», a indiqué le vice-ministre. Auparavant, le président syrien Bachar Al-Assad a déclaré que les forces extérieures finançaient et armaient l'opposition afin de déstabiliser le pays. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, certains pays tentent de profiter de la situation en Syrie, de son aspiration aux réformes, pour renverser le régime au pouvoir, en soutenant, y compris par des livraisons d'armes, des groupes d'extrémistes à l'intérieur du pays et en appelant l'opposition à refuser de dialoguer avec les autorités. De son côté, la Syrie dément dans des messages à la CICR, à l'ONU et au Conseil des droits de l'homme les campagnes d'incitation visant le secteur sanitaire. Selon l'agence Sana, «les messages affirment que le gouvernement de la République arabe syrienne, consciente de l'importance d'assurer à tous les citoyens les services sanitaires, accorde un intérêt particulier au secteur de la santé, et que les institutions sanitaires relevant du ministère de la Santé travaillent sans cesse à assurer ces services équitablement et gratuitement à travers 124 hôpitaux publics et 1 919 centres sanitaires, auxquels s'ajoutent 387 hôpitaux privés». Selon la même source, le secteur de la santé a subi des dégâts en vies humaines (15 médecins et secouristes ont été tués, dont le président de la section d'Idleb du Croissant-Rouge syrien, 27 blessés parmi les cadres secouristes dans l'exercice de leur mission humanitaires) et matériels (sabotage de plus de 129 ambulances et de 17 hôpitaux publics).