Position - La Russie a demandé plusieurs amendements au projet de résolution sur la Syrie qui sera soumis au vote de l'Assemblée générale des Nations unies aujourd'hui. L'Assemblée doit se prononcer cet après-midi sur un projet de résolution qui condamne la répression en Syrie, quelques jours après le blocage par Moscou et Pékin d'un texte similaire au Conseil de sécurité. Un des amendements russes porte sur un paragraphe se référant au plan de la Ligue arabe du 22 janvier dernier. Ce plan prévoit que le président syrien, Bachar al-Assad, cède ses pouvoirs à son vice-président, alors que Moscou s'oppose à tout changement de régime imposé de l'extérieur. Un autre amendement ferait coïncider le retour des troupes syriennes dans leurs casernes avec «la fin des attaques par des groupes armés» de l'opposition. Moscou insiste pour faire reconnaître la part de responsabilité de l'opposition dans les violences. La Russie veut aussi inscrire dans le texte que l'opposition doit «se dissocier des groupes armés» et gommer la liste des exactions commises par Damas contre les civils. La Russie avait finalement mis son veto au texte, tout comme la Chine. Le groupe arabe, chargé de soumettre formellement le projet au vote de l'Assemblée générale, a refusé d'intégrer les amendements russes. Mais rien n'empêche en théorie le représentant russe de faire voter un par un ses amendements par l'Assemblée. «La résolution va être adoptée de toute façon, mais ça sera long et compliqué», explique un autre diplomate. D'autres ne croient pas que Moscou mènera ce combat d'arrière-garde. Contrairement au Conseil de sécurité, le droit de veto n'existe pas à l'Assemblée générale, organe consultatif. «Si la résolution est partisane et ignore le fait que des gens sont tués par des groupes armés de l'opposition, alors elle sera inutile», a déclaré, hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce dernier doit rencontrer aujourd'hui à Vienne son homologue français, Alain Juppé, ainsi que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, présent également dans la capitale autrichienne, en marge d'une réunion de l'ONU consacrée au trafic de drogue. Alain Juppé et Sergueï Lavrov aborderont, outre les routes de la drogue, la question de la Syrie et la proposition française de créer des «corridors humanitaires». «Je n'ai pas encore vu cette proposition, donc je ne peux pas la commenter», a déclaré le chef de la diplomatie russe hier soir à Vienne. «Une chose est sûre, toutes les parties en Syrie doivent être d'accord avec la proposition», a-t-il poursuivi, soulignant que Moscou, bien qu'opposé à une intervention extérieure en Syrie, était ouvert au dialogue.