Les Algériens consomment annuellement plus de 60 000 tonnes de produits contrefaits et périmés, selon Boulenouar Hadj Tahar, chargé de la communication à l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Il nous a indiqué que «plus d'un tiers des Algériens mangent mal», en expliquant que «chaque citoyen consomme chaque année plus de 1,5 kg de ces «produits suspects». En dépit de leur état «douteux», ces produits se vendent sur les étals par des vendeurs qui ne se soucient pas de la santé du consommateur. Parmi ces produits figurent le lait et les produits dérivés, les viandes, le poisson, les conserves, les épices et enfin les gâteaux et les pâtisseries. Ces produits avariés destinés à la destruction présentent des risques sur la santé des personnes en raison des températures, des mauvaises conditions de stockage et de conservation et de la date limite de consommation. Il précise que la mauvaise conservation et la rupture de la chaîne de froid sont derrière ce problème. L'absence de culture de consommation est un autre facteur à ne pas négliger. Notre interlocuteur se demande en ce sens si le citoyen fait attention à la date limite de consommation des produits. «Le citoyen regarde-t-il les dates de péremption sur les emballages ? s'est-il interrogé, répondant : «Je ne pense pas». Il a ajouté que le plus grand danger vient du commerce informel et du marché noir. Selon lui, «environ 80% de ces produits passent par le marché parallèle». Face à l'absence d'un dispositif de contrôle adéquat, les vendeurs informels ne s'inquiètent pas beaucoup des dates limite de consommation de leurs marchandises. Comptant certainement sur le fait que leurs clients ne font pas attention ou ne savent pas lire, certains commerçants font ainsi fortune sur leur dos. Et pour contrer cet état de fait, le porte-parole de l'UGCAA exige l'implication de plusieurs départements, à savoir les ministères de la Santé, du Commerce et de l'Agriculture, sans oublier les efforts que devraient déployer les collectivités locales, notamment concernant la protection et la sensibilisation du consommateur. Le ministère de l'Education doit quant à lui s'impliquer, et ce, dans le cadre de l'élaboration d'un programme portant sur l'apprentissage de la culture de la consommation chez les élèves.