Les dégâts causés par les inondations qui ont frappé récemment la wilaya d'El Tarf sont estimés provisoirement à 1,886 milliard de dinars, selon un rapport établi par la wilaya et dont l'APS a obtenu une copie. L'agriculture, au vu des premières estimations, est le secteur le plus affecté avec l'endommagement de quelque 24.000 hectares au total. En effet, ce sont 4.000 hectares de superficies céréalières qui ont été détruites, en plus de 750 ha de cultures maraîchères, 950 ha d'arboriculture fruitière et de vignoble, 40.000 m2 de pépinières de différentes essences, 3 millions de plants de tomate industrielle, 20.000 bottes de foin, 100 ha de fourrage et 80 ha de légumes secs. Le cheptel a également subi des pertes avec la mort de 147 bovins, 567 ovins, 85 caprins, en plus de la destruction de 2.470 ruches pleines et de 100.000 volailles. En y ajoutant les équipements agricoles endommagés (100 km de pistes agricoles, matériels d'irrigation, submersion de 10 puits, dégradation de 100 modules de serres tunnels et endommagement de 10 groupes motopompes), les pertes se chiffrent, pour le secteur agricole, à 550 millions de dinars. S'agissant du secteur de l'hydraulique, les pertes s'élèvent à 467,5 millions de dinars, avec la détérioration des équipements électriques et hydromécaniques des stations et forages, des stations de relevage et d'épuration destinées à l'assainissement. Les forêts ont également subi des dommages importants illustrés par la dégradation de 210 km de pistes forestières, de 22.000 m3 de corrections torrentielles, de 7000 m3 de consolidation de berges de cours d'eau, de 23 points d'eau ainsi que de 7 maisons forestières et autres districts, le tout estimé à 404 millions de dinars. Un chiffre auquel s'ajoute 354 millions de dinars représentant les dégâts subis par 47 établissements scolaires, tous cycles confondus, que les élèves n'ont pu rejoindre à nouveau que mercredi dernier, soit une semaine après la catastrophe. Le secteur de la jeunesse et sports a également subi également les conséquences de ces inondations notamment au niveau des structures de loisirs, jeunesse et hébergement. Les dégâts y sont estimés à 87 millions de dinars. Ces intempéries qui ont également fait 3 morts ont mis à nu, par ailleurs, les conditions précaires dans lesquelles vivent de nombreux foyers dans cette wilaya. Aujourd'hui, pas moins de 6.250 familles nécessitent d'être relogées, relève le rapport de la wilaya qui souligne la nécessité d'inscrire un "programme d'urgence" pour dépasser les effets de cette catastrophe naturelle. Le document notamment l'urgence de doter la wilaya d'El Tarf de moyens spécifiques, tels que les engins pour le curage régulier des oueds ainsi que des équipements de pompage adéquats en nombre suffisant, en plus de la priorisation de l'inscription des barrages de Boukhroufa, Boulathan et de Bounamoussa-2 pour endiguer ce phénomène dévastateur, de "l'accélération" des travaux d'aménagement de la plaine d'El Tarf qui connaît un "retard préjudiciable". Par ailleurs, pour les deux seuls secteurs des Travaux publics et de l'Energie, il est fait état d'un besoin de plus de 5,8 milliards de dinars, essentiellement destinés à la remise en état du réseau routier qui a subi d'importants dommages (dégradation des chaussées, des accotements et des ouvrages d'art et des passages busés, obstruction des fossés et des ouvrages d'assainissement, glissements de terrain et éboulements). S'agissant des actions à entreprendre pour réhabiliter le secteur de l'énergie, une enveloppe de 610 millions de dinars est nécessaire pour l'amélioration de la qualité du service à travers la réalisation de nouveaux postes de distribution publique de moyenne et de basse tension dans toutes les communes de la wilaya. Les graves inondations qui ont affecté la wilaya d'El Tarf les 22 et 23 février derniers, sont dues au débordement de quatre barrages qui ont gonflé les cours d'eau, et à de forte précipitations estimées à 133 mm.
