Roquettes tirées depuis les territoires palestiniens occupés en direction d'Israël et raids aériens en représailles, ou inversement, l'histoire est un éternel recommencement à Ghaza et au sud d'Israël (Palestine occupée). Bilan de la dernière escalade de violence dans la région, la plus meurtrière depuis octobre 2011, douze Palestiniens ont péri vendredi 9 mars sous les bombardements, selon Tsahal, le leader d'un groupe radical israélien. Du côté d'Israël, on compte 4 blessés. D'après l'armée israélienne, une quarantaine de roquettes et d'obus «de toutes sortes» en provenance de l'enclave palestinienne se sont abattus vendredi au sud de l'Etat hébreu. Dans son communiqué, Tsahal évoque notamment 10 missiles Grad, interceptés hier par son système de défense «Iron Dome», qui visaient les villes de Beersheva, Ashdod et Ashkelon. Certains projectiles ont néanmoins atteint le sol, ainsi, selon les secours israéliens, quatre civils ont été blessés, dont l'un grièvement à Eshkol, toujours au sud du pays. En riposte, Israël indique avoir lancé treize attaques aériennes, officiellement sur des objectifs bien déterminés. Le premier raid, qui apparemment a été le déclencheur de ces événements, a visé vendredi après-midi Zouheir Al-Qaïssi, le secrétaire général des Comités de résistance populaire et un autre cadre de ce groupe radical, Mahmoud Hanani, tués dans une voiture à l'ouest de Ghaza, dans le cadre de ce que l'armée israélienne qualifie d'«élimination ciblée». Un autre raid, sur l'est de la ville, a fait trois victimes, a priori des combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée du Djihad islamique. Par ailleurs, alors que les frappes aériennes se sont succédé tout au long de la nuit, y compris en plein centre de Ghaza, sept autres membres des Brigades Al-Qods, dont deux chefs locaux, ont été tués, a fait savoir le Djihad islamique. A ce bilan, il faut ajouter au moins 20 habitants de Ghaza blessés, parmi lesquels un journaliste de l'agence de presse palestinienne Ma'an. Vendredi, après la mort de leur chef, les Brigades Al-Nasser Salaheddine, soit le bras armé des Comités de résistance populaire (CRP), avaient menacé Israël d'une «riposte foudroyante». Plus tard dans la journée, ce groupe plus ou moins lié au Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas avait revendiqué des tirs contre l'Etat hébreu, de même que les Brigades Al-Qods du Djihad islamique. Du côté des autorités, le ministère de l'Intérieur du Hamas a publié un communiqué dans lequel il dénonce «l'escalade sioniste de crimes injustifiés visant à déstabiliser la situation sécuritaire à Ghaza et empêcher les efforts de réconciliation» entre les Palestiniens. De même, depuis Ramallah, en Cisjordanie, Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président Abbas, a condamné «la dernière escalade israélienne qui crée une atmosphère négative et va conduire à un nouveau cycle de violences dans la région».