L'Algérie veut atteindre une capacité de mobilisation de plus de 9 milliards de mètres cubes (m3) d'eau superficielle à l'horizon 2014, contre un volume actuel de près de 7,5 milliards de m3, a indiqué jeudi le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal. M. Sellal a rappelé, dans une déclaration à des journalistes en marge d'une exposition organisée à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l'eau, que les potentialités hydriques nationales sont de 17 milliards m3. Il a ajouté que la poursuite du programme national de réalisation de barrages devra permettre d'améliorer les capacités de mobilisation et réduire le taux de déperdition de la ressource hydrique. Le parc national de barrages, composé actuellement de 70 infrastructures, devra être renforcé par 13 nouveaux barrages actuellement en cours de réalisation, alors que trois autres devraient être lancés prochainement, affirme le ministre. Outre le renforcement du parc de barrages, la politique nationale de mobilisation des ressources en eau est également axée sur l'exploitation rationnelle des ressources souterraines, l'augmentation de la superficie des terres agricoles, l'optimisation de l'effort d'épuration des eaux usées et le dessalement de l'eau de mer. S'agissant de l'irrigation des terres agricoles dans le cadre de la petite et moyenne hydraulique (PMH), le ministre a relevé que la superficie irriguée est passée de 350.000 hectares en 2000 à un million d'hectares actuellement. Dans cette optique, les pouvoirs publics ont opté pour la réduction de l'utilisation des eaux souterraines pour l'alimentation en eau potable (AEP) et orienter cette ressource pour améliorer la superficie des périmètres irrigués. Toujours en matière de coordination avec le secteur agricole, le département des Ressources en eau s'est engagé dans une série d'actions portant notamment sur le transfert des eaux du triplex hydraulique (Bouhnifia-Fergoug-Ouizert) vers les périmètres de la wilaya de Mascara qui accuse un déficit en matière d'irrigation, alors qu'un nouveau transfert est en cours de réalisation à partir du complexe de Beni Haroun vers la wilaya d'Oum El Bouaghi par le biais du barrage de Koudiet Lemdouer pour la création d'un périmètre de 20.000 ha. S'agissant des grands transferts dans la wilaya de Sétif, trois nouveaux barrages sont en construction dont les eaux proviennent de la wilaya de Jijel. Ils vont permettre d'irriguer 35.000 ha de terres agricoles entre El Eulma et Sétif. Concernant la prévention contre les intempéries, une vaste opération menée par l'Office national de l'assainissement (ONA) à travers cinq grandes régions du pays vise à doter ces régions de ''task-forces'' bien équipées pour intervenir en cas d'intempéries. En parallèle, les services du ministère œuvrent en collaboration avec l'Agence spatiale algérienne (ASAL) pour la mise en place d'une cartographie nationale des régions menacées par le risque des intempéries afin de mettre en place un système national de prévention, explique M. Sellal. Par ailleurs, le ratio national actuel de distribution de l'eau par habitant et par an est de 600 m3, un niveau inférieur au seuil de rareté fixé par la Banque mondiale à 1.000 m3 par an, alors que la dotation quotidienne par habitant est passée de 123 litres en 1999 à 170 litres actuellement, selon les chiffres du ministère des Ressources en eau.