Le chef de la junte au Mali, le capitaine Amadou Sanogo, a promis de relâcher sains et saufs les trois responsables des Affaires étrangères africains bloqués dans la capitale malienne Bamako après le coup d'Etat de jeudi, a indiqué samedi une source de l'Union africaine (UA). Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a parlé au téléphone vendredi avec le capitaine Sanogo qui lui a assuré que les ministres des Affaires étrangères du Kenya et du Zimbabwe ainsi que le secrétaire d'Etat tunisien en charge des affaires africaines seraient libérés. "Le capitaine Sanago a donné l'assurance au président (Jean Ping) de deux choses: la protection des ministres, de leurs collaborateurs et diplomates et la facilitation de leur évacuation", a indiqué cette source parlant sous couvert d'anonymat. Le ministre kényan Moses Wetangula, son homologue zimbabwéen Simbarashe Mumbengegwi ainsi qu'Abadallah Triki, le Secrétaire d'Etat tunisien auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du monde arabe et de l'Afrique, sont bloqués à Bamako à la suite du coup d'Etat de jeudi. Le Kenya a loué un avion en Côte d'Ivoire pour ramener MM. Wetangula et Mumbengegwi, alors que secrétaire d'Etat tunisien devrait rentrer à bord d'un avion tunisien, selon cette même source. Il n'a pas cependant été précisé quand ces évacuations vont avoir lieu. Samedi à la mi-journée, l'avion tunisien n'était pas parti. L'Union africaine (UA) a suspendu vendredi le Mali jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel dans ce pays, et a décidé d'envoyer une mission conjointe avec la Cédéao à Bamako pour faire pression en ce sens sur les militaires putschistes, a-t-on appris de source officielle. De plus, un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) aura lieu mardi à Abidjan pour discuter de la situation au Mali, a indiqué le ministère ivoirien de l'Intégration africaine. Un groupe de militaires a renversé jeudi le régime du président malien Amadou Toumani Touré, suscitant la réprobation internationale. Le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte qui a pris le pouvoir, a affirmé à la presse que les dirigeants du régime renversé étaient "sains et saufs" et seraient "prochainement remis à la justice malienne". Ce coup d'Etat est survenu alors que venait de s'achever dans la capitale malienne une réunion de l'UA au niveau ministériel.