Le président du Front pour une Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, a exhorté des pouvoirs publics d'ouvrir une enquête en urgence à propos du «business des listes», et ce «avant l'annonce officielle des listes électorales». Pour le chef de file du nouveau parti islamiste, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse tenue à Alger, «il est primordial d'agir en urgence pour exclure tous ceux qui sont impliqués dans ce commerce malsain». Sinon, explique le conférencier, «le prochain Parlement ressemblera au précédent, qui est, selon ses dires, «composé en majorité de business men (s'hab chkara), qui n'ont rien à voir avec la politique». Pour lui, les partis concernés par ces pratiques sont «en général d'anciens partis», comme en témoignent, selon lui, les dissidences qui existent en leur sein, surtout à l'approche des élections législatives où les batailles se font à coups de millions «pour figurer sur les listes électorales». Dans le même contexte, l'ex-secrétaire général d'El Islah a demandé au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales d'enquêter également sur le financement étranger des campagnes électorales de certains partis, interdit d'ailleurs par la loi, sans nommer les partis concernés. Djamel Benabdeslam a évoqué «ceux qui se bousculent aux portes des ambassades étrangères». «Je ne vise aucun parti, nous sommes dans notre droit en tant que parti, qui refuse d'utiliser de l'argent sale pour sa campagne, de demander à connaître la provenance de l'argent utilisé dans la campagne électorale.» Le conférencier a, dans un autre registre, critiqué «ceux qui usent de leur statut pour placer les membres de leur famille sur les listes électorales», allusion claire à Abdellah Djaballah, l'ex-patron d'El Islah, dont l'épouse est candidate aux législatives sur la liste de son nouveau parti, le FJD. Le leader du FAN a regretté qu'après expiration des délais du dépôt des candidatures, il s'est avéré que certains partis ont usé du «système de parenté, en plaçant leur conjoint, leurs enfants ou d'autres proches en tête des listes électorales», ce qui est selon lui de nature à altérer la crédibilité du prochain Parlement qui deviendrait alors «une institution familiale et pas populaire». S'agissant des listes électorales de son parti, Djamel Benabdeslam a affirmé que «toute la liberté a été donnée aux militants de la base de choisir leurs représentants», révélant toutefois que la direction du parti est intervenue dans 3 wilayas pour désigner les têtes de liste.