Invité hier matin au troisième forum de la radio locale de Tizi Ouzou, le premier responsable du Parti pour la Liberté et la Justice, Mohamed Saïd Bélaïd, qui se positionne dans ce qu'il appelle «l'opposition constructive», accuse les anciens partis existants depuis l'avènement démocratique en Algérie d'être à l'origine de la pollution actuelle du climat politique. «Je me demande comment des partis qui se réclament de la mouvance démocratique sont contre l'ouverture politique et la création de nouveaux partis. Certains nouveaux partis ont suivi ce mauvais exemple. Il faut d'ailleurs moraliser la scène politique», dira sans ambages l'ex-candidat aux présidentielles de 2009. L'invité de la radio qui juge les prochaines législatives de «plus que déterminantes» pour le devenir du pays précise encore une fois qu'aucun militant du FIS (dissous) ne figure ni au sein du PLJ ni au sein du parti El Wafa non agréé de Taleb El Ibrahimi auquel il appartenait avant 2008. «Plus de 90% de militants du PMJ n'ont jamais eu d'antécédents politiques et sont pour la plupart des jeunes», précise Mohamed Saïd Bélaïd. Et d'ajouter que le plus jeune candidat à l'échelle nationale aux prochaines élections, candidat âgé seulement de 25 ans, est du PLJ et originaire de la wilaya de Tizi Ouzou. L'orateur dénonce à l'occasion les pratiques de certains partis politiques nouvellement créés, qui procèdent même à l'achat des candidats et des congressistes. «Dans deux wilayas du pays, certaines personnes malhonnêtes nous ont proposé de les porter comme tête de liste contre des sommes d'argent. Un jeune de 26 ans nous a même proposé 500 millions de centimes. Moi-même j'ai reçu des anciens sénateurs dans mon bureau qui m'ont demandé, sans aucun scrupule, de leur ‘'offrir des wilayas''. C'est vraiment grave et honteux à la fois», a révélé Mohamed Saïd Bélaïd. Ce dernier dira aussi que «le PLJ sera présent aux prochaines élections dans 30 wilayas. Nous comptons par ailleurs être présents dans les 48 wilayas du pays aux prochaines élections municipales». Interrogé sur les garanties de transparence et du déroulement des prochaines joutes, l'invité de la radio dira qu'il est satisfait jusque-là par les garanties et les mesures annoncées pour garantir la transparence du scrutin, mais «il reste seulement à savoir si ces garanties seront appliquées sur le terrain». Il n'a pas manqué, par ailleurs, de faire remarquer que la suspension, même temporaire, de la commission nationale de surveillance des élections, est révélatrice d'anomalies dans l'évolution des choses. «Le 10 mai est un rendez-vous historique pour le peuple algérien, et au PLJ, nous sommes conscients que si l'Algérie rate le virage des prochaines élections, ça sera un saut vers l'inconnu». Au sujet toujours de la création des nouveaux partis politiques et de l'ouverture du champ politique annoncé par le chef de l'Etat, l'orateur estime que «les soulèvements populaires dans certains pays du monde arabe et la chute de certains régimes dictatoriaux ont anticipé cette ouverture, s'ils ne l'ont pas imposée». Abordant l'actualité internationale, Mohamed Saïd Bélaid regrette que le ministre des Affaires étrangères algérien ne communique pas suffisamment avec les partis politiques dans la prise de décision. Questionné sur l'affaire Merah, le président du PLJ dénonce l'exploitation de ces affaires par la classe politique française à des fins électoralistes.