«Nous n'en sommes qu'à 60% du total de signatures exigé par la loi électorale». Le compte à rebours a commencé. A neuf jours de la date butoir du dépôt des dossiers de candidature fixée au 23 février prochain, la collecte des signatures se poursuit. Si ceux qui postulent, au nom de partis politiques, tels que Moussa Touati du FNA et Louisa Hanoune du PT, semblent ne pas donner à cette opération les proportions d'une préoccupation majeure, cela est loin d'être le cas des candidats dits indépendants, du moins pour certains d'entre eux, a indiqué Mohamed Saïd, fondateur du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) et candidat à la prochaine présidentielle, à l'émission «Le forum du jeudi» diffusée sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale: «Nous n'en sommes qu'à 60% du total de signatures (75.000) exigé par la loi électorale». Cependant, il convient de tempérer le propos, surtout que le concerné a, lui-même, déclaré: «Je suis confiant quant à nos capacités à réunir le nombre de signatures requis pour déposer notre dossier de candidature auprès de l'administration le 23 février prochain car, notre staff constitué de jeunes militants pleins d'énergie et d'ingéniosité, est en train d'accomplir un travail remarquable sur le terrain». Un bémol cependant, l'optimisme affiché par Mohamed Said ne l'a pas empêché d'émettre des réserves sur la complexité de l'opération de légalisation des formulaires de signatures au niveau des administrations locales. Ainsi, selon l'invité du «Forum du jeudi»: «Exiger la présence du signataire, en plus de la présentation de sa pièce d'identité, pour la légalisation du document, est une contrainte technique à même de remettre en cause le travail politique de fond qui est en train de se faire afin d'assurer la participation de la majorité des citoyens au prochain scrutin. Cela pourrait provoquer l'annulation pure et simple d'une candidature, à savoir porter atteinte au droit de se porter candidat à une échéance électorale. Plus que cela, ce genre d'entraves pourrait être à l'origine de la démission du citoyen de l'opération électorale dont la substance n'est autre que le choix individuel.» Pour Mohamed Saïd: «La duplicité entre le discours officiel sur l'assouplissement des procédures administratives et les différentes difficultés inhérentes à la légalisation des formulaires de signatures est un facteur qui pourrait accroître le discrédit de l'action politique et accentuer la crise de confiance entre le citoyen et les institutions du pays.» Chiffres à l'appui, Mohamed Saïd a ajouté: «A l'heure où je vous parle, pas moins de 25.000 formulaires signés attendent d'être légalisés au niveau de 15 wilayas.» Cela revient-il à dire que le pays se dirige vers une impasse politique à l'occasion de la présidentielle prochaine? Le fondateur du PLJ persiste et signe: «J'appelle tous les citoyens algériens à voter massivement aux prochaines élections. Le changement ne viendra que par la participation citoyenne dans toute initiative politique.» Mohamed Saïd va plus loin en affirmant: Si les conditions de ma candidature sont réunies, je participerai aux élections avec le slogan «élections pour changer aujourd'hui, pas demain». C'est dire la détermination de l'invité du «Forum du jeudi» à participer au prochain scrutin. S'agissant du programme de son parti, le PLJ, Mohamed Saïd, ancien porte-parole de Wafa (parti non agréé dont le président, en l'occurrence le Dr Ahmed Taleb El Ibrahimi, s'est retiré de la scène politique), a tenu à préciser: «Le PLJ ne reprend que 30% du programme de Wafa». Autre précision: «Le PLJ ne se limite pas à représenter un groupe social ou un courant politique bien défini. Notre parti a l'ambition de représenter la société algérienne dans la diversité des courants politiques qu'elle recèle.» Toute action politique repose sur des motivations claires et se fixe des objectifs précis. La candidature de Mohamed Saïd ne déroge pas à la règle.