A quelques jours de l'installation officielle de la Direction nationale de contrôle de la gestion des clubs professionnels (DNCG), le Forum des clubs professionnel (re)monte au créneau et hausse le ton. Lors d'un nouveau conclave, tenu lundi après-midi à Alger, les dirigeants des clubs de la Ligue 1 et Ligue 2, au nombre de 23, ont brandi la menace de dissoudre leurs sociétés commerciales (SPA) si les mesures d'aide et d'accompagnement promises par les pouvoirs publics ne sont pas mises en application dans les plus brefs délais. «C'est un cri de détresse, pas du chantage. Au train où vont les choses, on ne peut pas aller loin. Il faut appliquer le plus vite possible les mesures d'accompagnement au profit des clubs professionnels. Nos SPA sont endettées et déficitaires. Il faut nous aider à faire des investissements, du moment que les investisseurs prêts à investir dans le football ne courent pas les rues. Le projet du professionnalisme n'avance pas. On veut savoir où se situe le problème ou le blocage et trouver ensemble des solutions», tonne le président du Forum des clubs professionnels et du WA Tlemcen, Abdelkrim Yehla. En raison du blocage que connaît le dossier du professionnalisme au niveau des différents ministères, à leur tête celui de la Jeunesse et des Sports, chargé de suivre le dossier, le FCP s'en remet au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «On a décidé de saisir le Premier ministre et de lui transmettre nos doléances», souligne Yehla. L'ESS, premier club à geler les activités de son SPA Au moment où se tenait la réunion du FCP, les deux patrons de l'ES Sétif, solide leader du championnat national de Ligue 1, en l'occurrence Hassan Hamar et Abdelhakim Serar, respectivement présidents du CSA-ESS et de la SPA Green Eagle, ont pris la décision de geler les activités de la société commerciale du club. «On n'a pas d'argent pour payer les salaires des joueurs. Ces derniers ont perçu leurs primes de match, mais ils n'ont touché aucun salaire depuis cinq mois. Ils ont d'ailleurs décidé de ne pas s'entraîner, lundi, car la patience a des limites. On a pas moins de 12 milliards de centimes de dettes et on n'a pas trouvé de ressources financières pour pouvoir les payer. On n'a pas de nouveaux sponsors et les recettes du stade sont dérisoires alors que le stade du 8-Mai-1945 fait toujours le plein. On a puisé dans nos fonds personnels et il nous est impossible de continuer à le faire. Sans l'aide de l'Etat, les clubs professionnels n'iront pas loin», dira Hassan Hamar sur les ondes de la Radio nationale, tout en avouant que ses relations avec Serar ne sont pas au beau fixe. «Les prérogatives de chacun de nous ne sont pas bien définies et on vit dans de faux problèmes, dans des conflits continuels, au lieu de trouver des sources de financement», souligne Hamar. L'Entente est en crise à trois jours de son match retour contre le SC Simba, pour le compte des 16e de finale de la Coupe de la CAF.