L'utilisation des réseaux sociaux gagne du terrain chez nous, notamment par une jeunesse avide de recherches et de connaissances. Mais qu'en est-il dans l'implication de l'Internet dans les législatives du 10 mai prochain et, notamment dans la campagne électorale des partis en lice ? Ce mode de communication est salué par certains partis qui disent vouloir se mettre à la toile, alors qu'il est contesté par d'autres, qui trouvent qu'il manque d'humanisation. Les réseaux sociaux peuvent être un excellent outil de marketing politique surtout en période de campagne électorale et qui peuvent faute de temps et de moyens remplacer les solennelles poignées de mains et bains de foule obligatoires si on veut être crédibles. Avec ce système, le candidat peut être partout et adresser les nouveautés sur son parti au maximum de personnes. Il remplace parfaitement bien les médias lourds : télévision, radio et autres presse. Un parti peut facilement se faire une image de marque à travers les réseaux sociaux et jouer sur sa popularité pour gagner la confiance des électeurs. La gestion d'un tel outil permet aux citoyens de publier leurs propositions et revendications sur les murs des réseaux et aux responsables de s'enquérir de leurs doléances et de les utiliser comme arguments de campagne. Contactés par nos soins, les présidents de parti n'hésitent pas à mettre à jour leurs profils sociaux via les réseaux et à entretenir leurs sites Internet pour mieux communiquer avec comme objectif d'attirer plus de sympathisants. C'est généralement les jeunes qui sont visés. Le Front des forces socialistes (FFS) a, d'ailleurs beaucoup misé sur l'aspect numérisation de la campagne. Avec un site plus au moins bien élaboré, il compte attirer davantage de citoyens. Le chargé de communication du parti, à savoir Chafaa Bouais, met quotidiennement à jour le profil de son parti que ce soit sur son site ou sur sa page Facebook. «Nous avons un site en arabe et en français depuis longtemps et que nous avons rendu dynamique ces dernières années», déclare-t-il. Caractérisé par des publications en tous genres : vidéo, déclarations, commentaires, contributions citoyennes et partisanes, le site du FFS donne la possibilité aux citoyens ou aux adhérents de contacter les responsables de cette formation directement via le site. Se faire une image via le net Les avis, commentaires et propositions des citoyens sont traités en temps réel et ces derniers reçoivent des réponses quasi instantanément. Le parti dispose d'une page facebook dédiée au Front et une autre consacré au leader du FFS, en l'occurrence Hocine Aït Ahmed, qui intervient lui-même sur son profil. «Nous utilisons les réseaux sociaux non pas à des fins mobilisatrices mais pour partager des données, l'approche citoyenne se faisant sur le terrain», précise le porte-parole du parti. La formation de Moussa Touati, le Front national algérien (FNA), privilégie par contre le contact direct avec la population et est contre les pratiques multimédias, argumentant que les Algériens ne sont pas encore prêts pour ce type de technologie. «C'est bien beau de s'occuper de son statut internet mais il ne faut pas oublier que les Algériens n'ont pas tous les moyens d'accéder au net», plaide M.Touati. Pour le président du FNA, avant de songer à «numériser» une société, il faudrait d'abord songer à consolider les acquis en donnant des logements aux citoyens et en renforçant le pouvoir d'achat. «Les pouvoirs publics ont consacré 27 millions de dinars dans leur programme d'Internet pour tous, mais ils ont oublié de procéder à une enquête sur les conditions de vie des citoyens», réplique-t-il. Il trouve d'ailleurs que l'idée n'est pas mauvaise, mais il sera nécessaire de généraliser l'utilisation du net. «Comment donner la possibilité d'accès à cet outil de pointe afin d'informer régulièrement les citoyens sur l'avancement des projets électoraux des partis et permettre aux formations d'économiser de l'argent sur les prospectus et les affiches ?», s'interroge-t-il. M. Touati propose de faire une étude socioéconomique et un sondage pour évaluer le nombre d'internautes réguliers en Algérie et par la suite de dégager un budget électoral consacrait au NTIC. «Nous préférons aller à la rencontre du citoyen, car l'Algérien n'est pas occidentalisé, il a ses coutumes et traditions et préfère qu'on vienne l'approcher directement», conclut-t-il. Par contre, le Front national pour la justice sociale (FNJS) donne une importance primordiale au réseau social Facebook. Le président du parti, Khaled Bounedjma, a doté sa formation d'une page riche en données. Il a demandé à tous ses candidats de se doter d'une page du réseau et leur a proposé de s'entraîner à parler en public via la Toile en publiant des vidéos pour surmonter le trac au cas où ils auraient à parler à la télé. Les sites des autres partis ont également été consultés par nos soins et il en ressort que la plupart des formations politiques ont modernisé leurs sites. Fustigés par certains et loués par d'autres, les réseaux sociaux ne font pas l'unanimité, mais restent toutefois indispensables lorsqu'on veut être à la page.