Intervenant devant les participants à la rencontre internationale sur la lutte contre la corruption qu'a abritée jeudi la maison du parc de Tlemcen, le président du bâtonnat de Tlemcen, Maître Tahar Reguig, a affirmé que «le financement occulte des partis politiques lors des différentes campagnes électorales est une forme de délit grave au même titre que la corruption, conformément au décret présidentiel n°64/12 portant sur la lutte contre toutes les formes de corruption». Et d'ajouter que «la non divulgation des sources de financement et leur justification exposent les partis politiques à des poursuites pénales et au contrôle de l'Observatoire national de prévention et de lutte contre la corruption». Ce colloque international auquel ont pris part des avocats venus du Maroc, de Tunisie, du Sénégal et de France a débattu des moyens et mécanismes à mettre en œuvre pour lutter contre toutes les formes de corruption et le rôle des organismes nationaux dans cette lutte, tout en soulignant, à titre d'exemple, que «la fausse déclaration sur le patrimoine et les biens par les responsables élus expose son auteur à des poursuites judiciaires en vertu des lois qui régissent la lutte contre la corruption». Les intervenants ont été unanimes pour dire que l'Algérie possède tout un arsenal juridique de lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent, le crime économique et tous les autres délits y afférents, mais ils ont souligné que les affaires de corruption restent intimement liées avec l'environnement économique caractérisé par l'importance des marchés publics, des milliers de projets régis et réglementés par le code des marchés publics, ce qui a donné naissance à toutes les formes de corruption à tous les niveaux entre certains opérateurs et responsables en charge de ces marchés. «Ces affaires sont très complexes et nécessitent tout un dispositif de contrôle, car ces formes de corruption touchent les responsables, les intermédiaires et les personnes influentes ou plus exactement le trafic d'influence», affirment les intervenants qui se disent «impuissants à l'heure actuelle à combattre ce fléau qui gangrène l'économie nationale et empêche son développement harmonieux.