Le ministère français des Affaires étrangères a mis en garde mardi les journalistes qui prévoiraient de se rendre dans le Nord du Mali, en raison de la présence de "terroristes en tous genres" dans cette partie du territoire malien, aux mains de rebelles touareg et islamistes. "Nous mettons très formellement en garde les journalistes qui voudraient monter dans le Nord du Mali", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point-presse. "Nous conseillons à tous, mais plus spécialement aux journalistes, de ne pas se rendre dans le Nord", a-t-il dit, rappelant que cette partie du territoire malien était "depuis très longtemps classée en zone rouge" par le ministère dans ses Conseils aux voyageurs. "Nous avons observé avec beaucoup de préoccupation l'augmentation du risque terroriste dans le Nord du Mali au cours des derniers jours. Ce risque, qui a considérablement augmenté, se traduit par la présence de terroristes en tous genres qui fourmillent dans toute cette partie du territoire malien", a souligné M. Valero. "Nous souhaitons que le Conseil de sécurité de l'ONU, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et que tous les Etats de la région s'engagent plus fermement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel qui représente une menace très grave dans le Nord du Mali", a-t-il poursuivi. Le putsch du 22 mars au Mali a précipité la chute du Nord aux mains des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et surtout des islamistes d'Ansar Dine, appuyés par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ainsi que d'autres groupes islamistes et de trafiquants. Au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram sont présents à Gao, ont indiqué des sources concordantes, sécuritaires et autorités locales. Interrogé sur ce point, le porte-parole du Quai d'Orsay n'a pas confirmé la présence des islamistes nigérians dans le Nord malien. "Nous avons connaissance de connexions entre Aqmi et Boko Haram", a-t-il seulement affirmé.