Les praticiens du secteur de la santé entameront dimanche prochain une grève illimitée pour protester contre la décision du ministère de la santé de maintenir les sanctions contre leurs collègues grévistes et de ne pas respecter la plateforme de leurs revendications. Le président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé (SNPSSP), Mohamed Yousfi, dénonce le mépris auquel est confrontée la corporation. «En vingt ans de pratique de la médecine, les médecins n'ont pas autant été humiliés par la tutelle», déplore-t-il, en soulignant : «Nous ne baisserons pas les bras jusqu'à la réhabilitation de nos droits». le conflit devait être débattu le 30 mars dernier lors d'une réunion de conciliation entre le SNPSSP et la tutelle. Mais les médecins l'avaient boycottée en raison de l'absence du ministre et du lieu de sa tenue. Au lieu d'avoir lieu au siège du ministère, elle a été délocalisée à l'hôpital Mohamed-Lamine-Debaghine de Bab El Oued. «Nous dénonçons le fait que le ministre n'a même pas daigné se déplacer pour s'expliquer avec nous sur la réhabilitation du médecin praticien, les solutions proposées pour la pénurie de médicaments et la prise en charge des cancéreux», indique-t-il. Les spécialistes se sont vus ainsi retirer leurs salaires, annuler leurs droits aux rappels et cités dans une liste nominative pour ceux qui occupent des postes de responsabilité pour ne pas exercer leur droit de grève. M. Yousfi juge que c'est une attitude «basse» de la part du ministère qui utilise des manœuvres pour rompre les liens entre la base des spécialistes et leur hiérarchie pour faire avorter le mouvement de grève. A ce sujet, il répondra au ministre que c'est peine perdue de la part de son département, étant donné que les grévistes sont solidaires. Par ailleurs, le SNPSSP se dit déterminé à défendre le secteur public jusqu'au bout et ne comprend pas pourquoi le secteur de la santé rencontre toujours autant de difficultés dans la prise en charge des malades. Il s'interroge d'ailleurs sur les motivations réelles du département de Ould Abbas qui, selon lui, viserait à «brader» le secteur public. Le Dr Yousfi ne cachera pas sa déception face aux formations politiques dont les programmes laissent fortement à désirer et dans lesquels à aucun moment il n'a été question de la «crise du secteur médical». «Les partis n'ont aucune conviction politique, pas de programme solide, et sont de plus en plus contestés par les citoyens car ils n'abordent pas des questions prioritaires qui concernent le peuple, telles que l'accès aux soins».