L'ambition des islamistes formant l'Alliance verte, composée du mouvement Nahdha, El Islah et le MSP, de sortir grand vainqueur du prochain scrutin des législatives est tellement «démesurée» que les leaders des trois partis, qui ont présenté, hier, leur programme électoral, l'ont qualifié de «programme d'Etat». Ils ont ainsi récusé l'idée que leur programme d'action, qu'ils vont défendre durant les 21 jours de la campagne électorale, qui démarre aujourd'hui, se limite à une sorte d'invention partisane, conjoncturelle, s'il en est, et qu'on ne retrouvera nulle part au lendemain du rendez-vous des urnes, pour élire la septième législature. C'est que le programme électoral de l'Alliance verte connaîtra bel et bien une phase d'application, assure le président du mouvement Nahdha, Fateh Rebaie, convaincu que le conglomérat de l'Alliance verte, duquel fait partie sa formation politique, triomphera aux prochaines législatives. «Notre espoir est grand quant à la crédibilité du scrutin que, de surcroît, nous remporterons haut la main. Ce qui nous permettra d'instaurer un régime parlementaire, engager la deuxième République, qui verra la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par l'Alliance verte», a indiqué le président de Nahdha dans une conférence de presse, qu'il a animée, hier, conjointement avec ses partenaires de l'Alliance verte. Cette rencontre avec les journalistes, abritée par le siège du MSP, a été exclusivement consacrée à la présentation élaborée d'un commun accord entre les dirigeants des trois partis. Un programme qui, dans le cas où il est mis œuvre, permettra, selon le président du MSP Boudjerra Soltani, «de promouvoir la Réconciliation nationale au rang de l'amnistie générale. Le président de la formation Nahdha renchérit en soulignant que le programme, dont il est question, n'exclut pas le retour des dirigeants de l'ex-FIS sur la scène politique, arguant du principe de «la clémence et du pardon entre frères», a-t-il dit. Valse de critiques contre les réformes Aussi bien le leader du MSP que celui du mouvement Nahdha, les deux partenaires de l'Alliance verte ont critiqué les réformes engagées, l'année écoulée, par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. La panoplie de lois qui a été élaborée et adoptée dans le cadre de cette dynamique, décidée par le premier magistrat du pays, depuis son discours à la nation de la mi-avril dernier, n'a pas été, de leur avis, à même de réformer efficacement le paysage politique actuel. «Ceci pour la simple et bonne raison que les nouvelles lois issues des réformes ne constituent que l'impact d'une crise ayant secoué l'Algérie», a estimé le président du parti Nahdha. «Ces réformes n'ont pas été efficaces, notamment parce que la corruption sévit toujours et que ce fléau demeure très répandu au sein de la société», s'est écrié, quant à lui, Hamlaoui Akkouchi, le SG du parti El-Islah. Ainsi donc, l'Alliance verte préconise, au chapitre politique de son programme électoral, d'instaurer une nouvel Etat «régi par le droit et la bonne gouvernance et basé sur la justice sociale». Pour la forme, le programme de l'Alliance verte comprend cinq priorités à caractère politique, économique, social, culturel et une dernière priorité consacrée à la politique étrangère. Le même programme est composé de 43 axes totalisant un ensemble de 718 mesures destinées à répondre aux préoccupations des Algériens, liées aux différents domaines de leur vie quotidienne. A noter que les trois dirigeants de l'Alliance verte entameront, dès aujourd'hui, leur campagne électorale à partir de Constantine où ils ont prévus d'animer un meeting à la salle Ibn Badis, au chef-lieu de la même wilaya.