Des critiques acerbes ont été formulées hier par les chefs de partis composant l'Alliance verte, ce nouveau conglomérat politiquecomposé du trio MSP-Nahdha-El Islah et se partageant, à titre de dénominateur commun, l'idéologie de l'islamisme politique et l'ambition nourrie jusqu'à l'overdose de sortir grand vainqueur du prochain scrutin des législatives. Ainsi, Bouguerra Soltani, président du MSP, Fateh Rebiai du mouvement Nahdha et Hamlaoui Akkouchi d'El Islah ont accusé ouvertement les pouvoirs publics de favoriser l'abstention au prochain rendez-vous des urnes, comme ils l'ont soutenu dans une conférence de presse animée hier à l'hôtel Safir à Alger. Pour étayer leur thèse, ils appuient leur argumentaire par les ingrédients du conflit opposant la Commission de surveillance des élections législatives (Cnsel) au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales (MICL). Conflit dans lequel les trois dirigeants de l'Alliance verte prennent position en faveur de la Cnsel, dans laquelle les trois partis sont représentés. «On ne comprend pas pourquoi le ministère de l'Intérieur s'entête à refuser le bulletin unique comme système de vote lors des prochaines législatives», s'est écrié Bouguerra Soltani, l'ex-membre de l'Alliance présidentielle avant que son propos ne soit conforté par son nouveau partenaire Fateh Rebiai, du mouvement Nahdha. Autre argument cité pour accréditer la thèse selon laquelle les pouvoirs publics encouragent le boycott, l'affaire de l'inscription de militaires qui constitue, à ce jour, la pomme de discorde entre la Cnsel et le département d'Ould Kablia. Là encore, les conférenciers se sont montrés virulents à l'égard de l'institution du gouvernement qui a rejeté en bloc les dénonciations de la Cnsel concernant cette affaire effectuée, pour rappel, au lendemain de l'achèvement du délai de révision des listes électorales. Sur un autre volet, le président de Nahdha, Fateh Rabiai, a dénoncé les enquêtes administratives menées par les services de sécurité à l'encontre des candidats en lice pour les législatives. «De telles pratiques sont inadmissibles. Il s'agit purement et simplement d'intimidation à l'endroit des candidats qui sont soumis à un questionnaire dont le contenu est attentatoire à leur intimité», a déploré le conférencier. Avant lui, le Front des forces socialistes (FFS), par le biais de son premier secrétaire national, Ali Laskri, a aussi dénoncé ces enquêtes administratives. Autant d'«anomalies» qui confortent la lecture des dirigeants de l'Alliance verte, selon laquelle les pouvoirs publics encouragent l'abstention. 33% de femmes sur les listes de candidature Le trio de l'Alliance verte informe par ailleurs du parachèvement de ses listes de candidature pour les prochaines élections. Des listes qui concernent les 48 wilayas du pays, informe-t- on, au sein desquelles la gent féminisme est représentée à hauteur de 33%. L'on sait déjà que deux ministre du MSP, en l'occurrence Amar Ghoul et Abdellah Khenafou, sont désignés tête de liste à Alger pour le premier et à Tlemcen pour le second. La moyenne d'âge des candidats sélectionnés est de 42 ans, apprend-on encore.