C'est une imposante marche que les travailleurs du préemploi de la wilaya de Tizi Ouzou ont organisée hier pour demander une fois de plus à l'administration locale leur titularisation dans les postes qu'ils occupent. Venus de plusieurs secteurs de la Fonction publique, dont la santé, l'enseignement supérieur, l'éducation nationale, les collectivités locales… des centaines de jeunes contractuels, munis de banderoles, se sont donné rendez-vous au rond-point du centre-ville, avant d'entamer leur action en direction du siège de la wilaya. Ces travailleurs contractuels exercent, faut-il le souligner, dans trois dispositifs différents, celui de la Direction de l'action sociale (DAS), de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) et du filet social (AIG, ISIL). «Pourquoi ne veut-on pas nous titulariser et se contente-t-on de renouveler nos contrats ? C'est de l'exploitation au sens propre du terme», se plaint une jeune fille, qui poursuit : «nous travaillons de 8h à 16h sans relâche, alors que les travailleurs titulaires se baladent au vu et au su des responsables. A chaque fois que nous voulons réclamer nos droits, la menace de mettre fin à notre contrat est brandie. Parmi nous, il en est pour qui le contrat a été renouvelé dix fois. C'est le cas d'une femme âgée de 44 ans qui a passé plus de dix années comme contractuelle sans être titularisée. Elle touche toujours une indemnité de 9000 DA». C'est l'indemnité la plus élevée des contractuels alors que la plus basse est de 3000 DA. Après avoir emprunté la rue Abane-Ramdane, les protestataires ont atterri devant le portail principal de l'hémicycle Aïssat-Rabah, où un sit-in s'est tenu sur place. «Cette fois-ci, nous n'allons pas demander à voir le wali. C'est à lui de chercher après nous pour trouver une issue à notre lamentable situation», lâche l'un d'entre eux. Les contractuels ont décidé de maintenir le rythme de la protestation en organisant chaque lundi des sit-in devant le siège de la wilaya. Des actions similaires sont en train de se préparer dans d'autres wilayas du pays pour généraliser le mouvement à l'échelle nationale, apprend-on auprès des contestataires. Enfin, à Tizi Ouzou, ce n'est pas la première fois que les travailleurs contractuels occupent la rue. La semaine dernière, un autre sit-in avait été observé devant la wilaya et une délégation avait été reçue par le médiateur du wali, lequel a promis de transmettre les revendications au premier magistrat de la wilaya. Mais depuis, c'est «le black-out total». A ce jour, l'administration locale n'a toujours rien fait pour régulariser la situation de cette catégorie de travailleurs.