Oran est-elle à jamais libérée de la sinistre réputation de «capitale du crime» qu'elle a traîné des années durant ? Il semble que c'est bel et bien le cas, si l'on s'en tient à l'affirmation du colonel Lounès Aouragh, chef du groupement de la gendarmerie à Oran. «Les conditions ont beaucoup changé et la sérénité gagne du terrain chaque jour un peu plus. Au jour d'aujourd'hui, il est quasiment hors de question qu'un quelconque délinquant ou qu'une bande de criminels puisse imposer son diktat aux citoyens et aux visiteurs de la ville d'Oran», a soutenu l'officier supérieur de la gendarmerie, rencontré jeudi à son siège, au centre de la ville d'Oran. Convaincu de la maîtrise de la situation, il est même allé jusqu'à défier les partisans de la pègre, assurant qu'ils seront interpellés dès les premiers instants de leurs manifestations délictuelles. Le colonel Aouragh justifie ses propos en mettant à l'avant l'importance du maillage sécuritaire dressé par les gendarmes, couvrant plus de 90% de son territoire de compétence. Ainsi, les endroits réputés pour leur caractère criminogène, à l'exemple de Santa Cruz, de la localité d'El- Kerma, la corniche oranaise, haï Essabah, des quartiers considérés dans les années précédentes comme de véritables coupe-gorges, en raison notamment de la prolifération des vols et des agressions dans ces lieux, sont désormais des plus sécurisés, a encore assuré notre interlocuteur. Il n'empêche qu'en dépit d'une forte présence à la fois répressive et dissuasive des éléments de la gendarmerie, certains actes sporadiques menacent toujours la quiétude qui s'installe progressivement à Oran. Il en est ainsi de l'affaire de démantèlement de réseau spécialisé dans le vol de véhicules, traité récemment par la brigade de gendarmerie d'Aïn El Turck. De faux flics arrêtés par de vrais gendarmes Tel que communiqué par le responsable de cette brigade, le capitaine Abderrazak Nasri, les membres de ce réseau mis hors de nuire se font passer pour des policiers en civil, ce qui leur permet d'apostropher facilement leurs victimes qu'elles agressent par la suite avant de les déposséder de leurs véhicules. Ils n'agissaient jamais avec leurs propres moyens de locomotion, mais recouraient, selon notre source, à la location de voitures. Néanmoins, le recours à ce stratagème n'a trompé la vigilance des gendarmes d'Aïn El Turck qui, suite à des dépôts de plainte, ont entamés des investigations ayant abouti à l'arrestation des membres du réseau. Au niveau de la même localité, les services de la gendarmerie ont traité en outre deux affaires d'affrontement entre jeunes de quartier, où un mineur de 17 ans a été assassiné. L'intervention des éléments de la Gendarmerie a permis l'arrestation d'une vingtaine de personnes impliquées dans cette escarmouche, ainsi que la récupération d'armes blanches.