La traque anticriminalité et l'émiettement des noyaux durs de la délinquance ont été l'objet de l'opération coup-de-poing enclenchée 48 heures durant par le Groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale, soit pendant les deux journées de mercredi et jeudi dernier. C'est la 29e opération du genre pour le compte de l'année en cours, souligne d'emblée le colonel Mustapaha Taïbi, premier responsable du commandement, en mettant en avant «le caractère de prévention» qui a prévalu au cours de cette opération. Cette opération qui, comme de coutume, a ciblé les quartiers «chauds» de l'Algérois, situés sur les territoires de compétence de la Gendarmerie tels que la banlieue est d'Alger, quelques localités dites des hauteurs comme Bouzaréah et Beni Messous, de même que le versant ouest de la capitale où les gendarmes ont été mobilisés en grand nombre pour passer au peigne fin tout mouvement suspect du côté notamment de Cheraga et Zeralda, en passant par la coquette ville de Staouéli. «Le déploiement de nos effectifs au cours de cette opération coup-de-poing obéit à la logique d'une occupation efficiente de l'espace sans pour autant causer le moindre désagrément au citoyens, notamment aux estivants», renchérit de son côté le commandant Kerroud, de la cellule de communication du commandement nationale de Gendarmerie. Baisse sensible de la criminalité dans l'Algérois Ayant accompagné les éléments de la Gendarmerie durant cette 29e opération coup-de-poing actionnée 48h durant dans la capitale, la première remarque a trait sans doute à ce constat faisant part d'une baisse sensible de la criminalité à Alger. Ce qui est à même d'attester d'une maîtrise de ce fléau au sein de la première ville du pays et est aussi susceptible d'apaiser l'esprit collectif quant à ses appréhensions au sujet de la délinquance qui, il y a pas si longtemps, régnait presque en maître des lieux à chaque coin de rue d'Alger. Manifestement, les histoires de vols de téléphone portables, de vols à la tire et autres pratiques criminelles telles les agressions physiques contre les personnes ont beaucoup baissé dans la capitale. Ce que confirme à juste titre le colonel Abderrehmane Ayoub, chargé de la communication au sein de la Gendarmerie. Ce dernier se rappelle en effet les toutes premières opérations coups-de-poings initiées à Alger par la même corporation et qui se sont soldées par l'arrestation et la mise hors d'état de nuire de plusieurs dizaines de délinquants impliqués dans diverses affaires délictuelles. En ces temps-là, il suffisait en effet que les gendarmes sortent sur le terrain et se mobilisent dans le cadre d'une initiative de lutte anti-criminalité et le résultat est spectaculaire en termes de jeunes délinquants appréhendés, d'armes blanches et de gourdins saisis et de quantités considérables de kif récupérées. Dans ce sillage, il se trouve que la multiplication des opérations coup-de-poing à Alger engagées régulièrement par la Gendarmerie a a fini par imposerune sorte de tranquillité et de quiétude en des endroits jadis réputés infréquentables de par notamment leur dangerosité. Preuve en est, les résultats de la énième opération du même genre organisée par la même institution de sûreté publique en fin de semaine écoulée. Aucune personne recherchée par la justice n'a été arrêtée tout au long des 48h qu'a duré l'intervention des gendarmes dans les endroits criminogènes de la capitale et ce, en dépit du nombre d'identifications des 3000 personnes passées au fichier durant le même espace de temps évoqué plus haut. 24 personnes arrêtées en 48h Ce qui équivaut d'emblée à une moyenne d'une personne appréhendée par les services de la Gendarmerie chaque deux heures. La totalité de ces individus seront présentés dès cette matinée devant le procureur de la République pour fin de jugement, notamment pour les motifs d'immigration clandestine, port d'armes blanches, détention et consommation de drogue. Idem pour ce qui est des 190 autres individus au sujet desquels les gendarmes ont établi des procès-verbaux pour infractions diverses au courant des deux journées de mercredi et jeudi dernier et qui seront destinataires à coup sûr d'une citation directe à comparaître. Faut-il juste souligner qu'en matière d'identification de personnes à Alger, le colonel Taïbi parle d'un exploit, mettant en avant le nombre de personnes identifiées qui s'élève à quelque 24 000 du début de l'année à ce jour. Ce qui s'est traduit, ajoute-t-on, par l'arrestation de 1000 individus recherchés au cours de la même période. Découverte de plantations de cannabis à Tamentfoust ! En sus des identifications de personnes, le contrôle des voies de circulation et la fouille de quelques véhicules qui étaient entre autres au programme de l'intervention de la Gendarmerie dans le cadre de cette 29e opération coup-de-poings, les éléments relevant de cette corporation ont fait une découverte spectaculaire du côté de l'est d'Alger, plus précisément dans le quartier de Tamentfoust. Il est question d'un champ de plantation de cannabis découvert à l'intérieur de la villa d'un particulier. Cette découverte laisse supposer, de l'avis du colonel Taïbi, qu'en certains endroits de la capitale, «le climat est favorable à la culture du cannabis», avant d'ajouter que désormais, des instructions fermes aux gendarmes relevant du groupement d'Alger en vue d'exploiter minutieusement toute information se rapportant à la culture de cannabis. A Tamentfoust, et dans le cadre de la même découverte citée plus haut, les éléments de la Gendarmerie ont récupéré quelques 13 plantations de cannabis et procédé à l'arrestation de deux personnes en attendant les résultats définitifs d'une enquête qui est toujours en cours. En outre et durant les deux journées de mercredi et de jeudi dernier, les éléments de la Gendarmerie, mobilisés dans le cadre d'une opération visant la traque de criminels de tout genre, sont aussi parvenus à un réseau d'escrocs agissant sous le couvert d'une association – virtuelle – de soutien au peuple irakien. Une liasse de documents falsifiés, six cachets ronds appartenant à des sociétés nationales de même qu'une somme de 170 millions de centimes ont été récupérés auprès d'individus agissant dans le cadre de ce réseau désormais mis hors d'état de nuire. Les gendarmes d'Alger ont aussi saisi une quantité considérable de denrées alimentaires pour le motif de vente sur la place publique ou bien celui de défaut de facturation. A cela, il y a lieu d'ajouter le retrait de plus 660 permis de conduire.