Malgré une batterie de garanties et autres mesures pour le déroulement du scrutin dans la transparence la plus totale qu'il n'a cessé d'annoncer, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, craint l'abstention. «Nous ne craignons ni les terroristes qui peuvent exploiter le rendez-vous du 10 mai pour commettre des attentats, le dispositif sécuritaire à ce propos est bien là, encore moins une fraude massive, comme le craignent certains, des dispositions dissuasives ayant été pour une première fois mises en place, mais l'abstention des citoyens», a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kablia qui a appelé, à l'occasion, à un «vote massif». Rappelant les campagnes de sensibilisation menées à travers la radio et la télévision notamment, Ould Kablia ajoutera que le rôle de l'administration est de «donner des garanties». «On ne peut pas forcer un citoyen à aller voter», explique-t-il, estimant que ce rôle échoit aussi aux partis. «Au lendemain du scrutin, des citoyens vont regretter de ne pas avoir voté», commente-t-il. «Il est de notre droit de rassurer le citoyen en lui disant que sa voix ira à celui pour lequel il a voté. Il n'y aura pas de fraude programmée», a-t-il encore dit. Invité de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre de l'Intérieur a expliqué que ces garanties ne sont pas un simple slogan, car elles émanent du président de la République à travers plusieurs de ses interventions. «Il faut que les partis comprennent qu'il y a une forte volonté qui émane des plus hautes instances de l'Etat pour garantir la transparence du scrutin. Le président a déclaré que les élections seront libres et tous ceux qui s'opposeraient à la crédibilité du scrutin trouveront en face d'eux l'Etat», a expliqué le ministre qui affirme que des sanctions «sévères» seront appliquées contre tous ceux qui touchent à la crédibilité du scrutin. «Nous tenons plus que jamais à appliquer de la manière la plus ferme les sanctions contre toute tentative de toucher à la crédibilité du scrutin. Nos lois sont parmi les meilleures au monde et leur application doit se faire avec rigueur», a-t-il averti, considérant les déclarations de certains partis politiques quant à une fraude certaine de «positions politiciennes». Pour lui, le président de la République, qui a assimilé le scrutin du 10 mai au 1er Novembre 1954 «a désormais tracé une ligne de démarcation avec le passé et il faut que tous les partis aient confiance en la volonté du chef de l'Etat et de l'administration». Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur estimera «exagérées» les promesses de «victoire» de certains partis, allusion notamment à ceux de la mouvance islamiste. «Je pense qu'ils exagèrent. Il n'y aura aucun parti majoritaire (232 sièges) dans la prochaine assemblée. On connaîtra le poids de chacun après le 10 mai», tranche le ministre qui table sur une nouvelle assemblée où siègeront les représentants «de 15 à 20 partis et peut-être plus». À propos de la campagne électorale et de l'utilisation des moyens de l'Etat à des fins électorales, il affirmera que les directives dans ce sens «ont été suivies» par les ministres candidats notamment. «On n'a rien remarqué dans ce sens et le rôle de contrôle n'est pas du ressort du ministère», dit-il. Enfin, sur le plan sécuritaire, le ministre dément toute médiation dans l'affaire des diplomates algériens enlevés. «Si médiation il y a, elle doit demeurer secrète», commente-t-il, affirmant que la sécurité aux frontières «est maîtrisée».