Près de 45 millions de Français sont appelés aux urnes aujourd'hui à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle de la Ve République. Le premier tour de ce scrutin s'annonce incertain d'autant plus que les sondages d'opinion effectués donnent le socialiste Français Hollande comme le grand favori, alors que d'autres plutôt sceptiques aux avis des études d'opinions misent sur le président sortant Nicolas Sarkozy. L'abstention est, par contre, fortement redoutée étant donné la morosité de la campagne électorale caractérisée par l'absence de promesses de changement et de soutien au pouvoir d'achat. En effet, 85 000 bureaux de vote sont prévus à cet effet. Les opérations de vote se dérouleront dans la plupart des communes jusqu'à 18 h. Toutefois, dans certaines communes, les bureaux de vote resteront ouverts jusqu'à 19 h00 ou 20h00 sur décision préfectorale. Le président de la République est élu au suffrage universel direct, au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable. Il doit recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés, soit la moitié des voix plus une, en un ou deux tours de scrutin. Si la majorité n'est atteinte par aucun des candidats lors du premier tour, un second tour est organisé deux semaines plus tard. Ce scrutin survient dans un climat morose, sur fond de croissance économique ralentie, de hausse du chômage et d'interrogations récurrentes sur l'avenir de la zone euro. Selon des sondages, les candidats du PS, Français Hollande, et de l'UMP, Nicolas Sarkozy, accéderont au deuxième tour. Ils disposent de dix points d'avance, sinon plus, sur leurs poursuivants immédiats, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. S'il est en tête, le candidat PS serait dans une position idéale pour l'emporter. Pour garder l'espoir de gagner le 6 mai, Nicolas Sarkozy a obligatoirement besoin d'arriver premier, mais aussi d'avoir au moins trois points d'avance sur François Hollande, selon des spécialistes. Le niveau d'abstention, qu'on estime difficile à mesurer dans les enquêtes préélectorales, pourrait atteindre selon l'Institut français d'opinion publique (Ifop) les 29%. La possibilité d'une publication des résultats avant l'heure légale (20h00) par certains médias continue à alimenter la polémique ; Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ne serait «pas choqué» en cas de fuites, alors que les autorités chargées de la surveillance de la campagne annonçaient la mise en place d'un gros dispositif de surveillance. Par ailleurs, dans une grande marche, des centaines d'«indignés» ont manifesté hier à un jour du premier tour contre la «mascarade» de la présidentielle et exprimé leur «rejet» de ce scrutin. Partis de Marseille, et traversant plusieurs villes françaises pour se retrouver à Paris, ils disent se retrouver sur «le rejet du système politique actuel». Ils cherchent «un nouveau fonctionnement de la démocratie».