La colère qui couvait parmi les habitants de la cité 600 et 200-Logements de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou a fini par éclater au grand jour. Ils étaient, en effet, nombreux à crier leur colère en procédant hier au blocage de la rue des frères Belhadj au niveau du lieudit «Le Fleuriste». Les protestataires entendaient exiger en premier lieu des autorités locales de rendre public le plan d'occupation du sol (POS) de la Nouvelle-Ville, une cité dortoir qui a perdu tous ses espaces verts engloutis par des pachydermes en béton. On susurre parmi les protestataires que le seul espace vert qui reste dans les environs, qui est de tout temps convoité, aurait été cédé à des particuliers. Ni le déplacement des autorités locales, encore moins les tentatives de ramener les protestataires à de meilleurs sentiments n'ont été d'une quelconque utilité face à la détermination de ces derniers qui comptent bien sauver ce qui reste des espaces verts. Outre l'exigence liée au POS, les habitants de la Nouvelle-Ville ont tenu par la même occasion à dénoncer leur situation. Elle est caractérisée par un quotidien des plus difficiles, notamment le chômage qui ronge les jeunes des différentes cités, en plus de dénoncer le diktat imposé par les transporteurs de voyageurs par minibus qui ont scindé le circuit en trois. Pour un simple aller à la Nouvelle-Ville, il faut faire trois correspondances. Les transporteurs pratiquent un acte des plus illégaux sans que la direction concernée n'intervienne, disent les protestataires. En somme, à la Nouvelle-Ville, où il ne fait pas bon vivre, le béton a tout englouti et les quelque 70 000 habitants qui y résident sont otages d'une urbanisation anarchique et d'une insalubrité effrayante. La Nouvelle-Ville a tout l'air d'une favela.