L'ancien ministre et grande personnalité nationale, Saïd Aït Messaoudène, décédé jeudi des suites d'une longue maladie à l'âge de 75 ans, a été inhumé vendredi au cimetière El Alia, à Alger, en présence d'une foule nombreuse composée notamment des membres de sa famille, de certains de ses compagnons d'armes, ainsi que de hautes personnalités de l'Etat. Dans une émouvante oraison funèbre, un de ses compagnons a retracé le riche parcours militant de celui qui fut l'un des tout premiers pilotes de l'armée de l'air algérienne avant d'assumer plusieurs responsabilités nationales et d'occuper plusieurs postes ministériels. L'orateur a également mis en relief la rectitude de l'homme, son sens du devoir et de la responsabilité ainsi que sa dévotion désintéressée au service de l'Etat, autant de qualités qui avaient toujours guidé le défunt dans l'exercice de ses multiples fonctions et qui lui ont valu une estime et une considération générales. Saïd Aït Messaoudène, cette étoile qui a brillé des années durant dans le ciel de ce pays qu'il a servi avec force et abnégation, est né à Larbaâ Nath Irathen, en Grande-Kabylie, et a grandi à Aïn Oussara. Major de promotion de l'Ecole de l'air Salon Provence, il a été pilote de chasse en 1955 puis a déserté pour rejoindre la révolution et participer à la libération de sa nation du joug colonial. Très jeune, il a été chargé par l'ALN de former des pilotes algériens en Chine, en URSS et en Irak. Il a été le commandant des forces aériennes. Après l'indépendance, il occupa de hautes fonctions. Il a été notamment ministre de la Santé publique du 23 avril 1977 au 8 mars 1979 sous le gouvernement du défunt président Houari Boumediène et ministre des Industries légères du 8 mars 1979 au 22 janvier 1984 sous Chadli Bendjedid. Les funérailles étaient à la hauteur de l'homme. C'est en présence d'une foule nombreuse qu'il a été inhumé au carré des martyrs au cimetière El Alia. Amis, anciens collègues et hauts cadres de la nation ont tenu à accompagner le défunt à sa dernière demeure. La tristesse se lisait sur tous les visages tant la perte de l'homme qui a servi sa patrie avec abnégation est cruelle. La diaspora réunie autour de l'homme Le président de l'Assemblée populaire, Abdelaziz Ziari, et des membres du gouvernement, dont le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, celui de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, des Transports, Amar Tou, d'anciens officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire, dont Khaled Nezzar, ainsi que le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, ont assisté à l'enterrement. Unanimes, les amis et collègues de feu Saïd Aït Messaoudène ont rappelé les qualités tant humaines que professionnelles du disparu. Ils ont surtout rappelé la probité et l'honnêteté dont jouissait le disparu, tout en mettant également en exergue son efficacité et surtout sa persévérance dans l'exercice de ses hautes fonctions. «Nous venons de perdre un grand serviteur de la nation aussi bien durant le combat libérateur que pour l'édification de son pays après l'indépendance», témoigne un membre de sa famille. Saïd Aït Messaoudène fut l'un des premiers pilotes algériens à participer à la création de la compagnie aérienne Air Algérie, dont il deviendra le directeur général. Partis à l'âge de 75 ans après une lutte sans relâche et incessante contre la maladie qui le rongeait des années durant. Saïd Aït Messaoudène est parti certes, en silence aussi, mais il a légué un savoir-faire et un riche parcours teinté de nationalisme.