La septième législature algérienne issue des élections du 10 mai dernier, la quatrième depuis l'instauration du pluralisme politique en 1990, sera installée aujourd'hui. Les 462 élus à l'Assemblée populaire nationale (APN) tiennent la première séance plénière sous la présidence de son doyen et les deux plus jeunes élus. Durant deux jours, il sera procédé, après l'appel des députés, à l'installation de la commission de validation des mandats. Cette commission est «composée de 20 membres, choisis selon la représentation proportionnelle des formations politiques représentées à l'Assemblée», selon le règlement intérieur de l'assemblée. Les élus procéderont par la suite à l'élection du président de l'APN. Au Front de libération nationale (FLN), parti qui a obtenu 208 sièges selon les derniers chiffres annoncés jeudi par le Conseil constitutionnel après l'examen des recours introduits par les formations politiques, deux noms circulent avec insistance ces derniers jours pour prétendre occuper ce poste. Ainsi, le successeur de Abdelaziz Ziari, ancien président de l'APN entre 2007 et 2012, peut être celui qui a occupé la tête de liste d'Alger, en l'occurrence Mohamed Larbi Ould Khelifa, président du Haut Conseil de langue arabe, ou encore l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Haraoubia. Le nom de ce dernier est évoqué en force, histoire de faire le consensus autour de lui et inciter à un vote massif en sa faveur. Pour pouvoir placer aisément un élu FLN à ce poste, le parti de Abdelaziz Belkhadem devrait acquérir l'adhésion des autres élus, dont ceux du RND, son compagnon dans l'alliance présidentielle et éventuellement des autres élus ayant déjà exprimé leur volonté de rejoindre le FLN. Les députés procéderont ensuite à l'installation du bureau de l'APN et des commissions. L'Assemblée compte 12 commissions permanentes composées entre 30 et 50 membres pour la commission des finances et 20 à 30 membres pour les autres commissions. 13 déçus Au siège de l'APN, l'organisation pour accueillir les nouveaux élus était de mise depuis mercredi dernier. La mise en place des moyens humains et matériels adéquats a permis à tous les parlementaires d'accomplir leurs formalités administratives dans une ambiance très conviviale. Les députés ont été appelés à fournir des éléments d'informations pour remplir les fiches administratives et se sont fait photographier pour la préparation de leurs badges de députés qui leur sera remis dès la validation du mandat. La déclaration du patrimoine a été faite de façon systématique puisque les questions sur les propriétés des élus ont été incluses dans le cadre des procédures administratives. Les nouveaux élus ont été informés de leur emplacement dans l'hémicycle, récemment aménagé et relooké pour pouvoir recevoir les 73 nouveaux députés, ajouté à l'APN par rapport à l'ancienne législature. Par ailleurs, la proclamation des derniers résultats par le Conseil constitutionnel, après l'examen des recours présentés par les formations politiques, a été à l'origine d'une grande déception, notamment au sein FLN dont 13 députés ont été subitement écartés.» Les gens sont venus de plusieurs wilayas accomplir les formalités administratives à l'APN pour se retrouver le lendemain déchus de leur députation», ont indiqué des élus. «C'est scandaleux», ajoutent-ils, estimant que «le Parlement aurait dû attendre la proclamation des derniers résultats avant de convoquer les élus». Ainsi, cette «anarchie» vient de s'ajouter aux nombreuses critiques émises à propos de la nouvelle Assemblée déjà ciblée par une action de boycott initiée par plusieurs partis ayant dénoncé les résultats du scrutin du 10 mai.