Bien que leur installation officielle ne soit programmée que pour ce 31 mai, les nouveaux députés ont déjà pris possession du palais Zighoud-Youcef, entraînant de fait leurs prédécesseurs vers la porte de sortie. Depuis jeudi dernier, soit quatre jours à peine après la proclamation des résultats des législatives validés par le Conseil constitutionnel, les parlementaires, fraîchement élus, ont commencé par affluer vers le siège de l'Assemblée nationale. Hébergés pour les uns à l'hôtel Safir (ex-Aletti) et pour les autres à l'hôtel du Mazafran, les élus nationaux — particulièrement ceux qui entament un premier mandat — font une connaissance des lieux ou réinvestissent — pour les habitués du palais parlementaire — leurs espaces (plusieurs députés en sont à leur troisième mandat, soit justifient jusqu'alors d'une présence de 10 ans dans l'institution). Tous se sont empressés de s'inscrire sur les registres de la sixième législature. Hier, pratiquement les 389 membres de la Chambre basse avaient accompli les formalités d'inscription et avaient reçu une documentation non exhaustive sur la mission parlementaire qui leur échoira à partir du début de la semaine prochaine. La plupart d'entre eux avaient déposé leur déclaration de patrimoine au niveau de l'administration de l'APN, qui se chargera de la transmettre à la Cour des comptes. Une obligation constitutionnelle qui concerne également les députés en fin de mandat. Pourtant, il semblerait qu'ils n'aient pas été particulièrement nombreux à s'y conformer. Au-delà des aspects purement administratifs de la mise en branle de la sixième législature, qui a vite trouvé son président en la personne de Abdelaziz Ziari, suite à l'accord conclu dimanche dernier par les chefs des trois partis de l'alliance présidentielle (les autres formations politiques siégeant à l'APN n'auront aucun moyen de contester ce choix de par la logique de la majorité acquise largement au FLN, RND et MSP), uniquement six partis politiques (les membres de la coalition présidentielle auxquels s'ajoutent le Parti des travailleurs, le RCD et le FNA) et les indépendants, totalisant plus de 10 sièges, ont droit à former des groupes parlementaires. À ce titre, le RND et le FLN ont opté pour la reconduction, à la tête de leurs groupes respectifs, Miloud Chorfi et Layachi Daâdoua. Les autres formations, dont le RCD et le Parti des travailleurs, attendent de tenir des rencontres entre élus, prévues pour mercredi, pour désigner les chefs de leur groupe parlementaire. Ils prendront, à l'occasion, la décision de faire valoir ou de renoncer à leur droit à une vice-présidence de l'APN, et à la présidence d'une ou de deux commissions permanentes. Pour le rappel, le PT a refusé, durant les deux législatures précédentes, de siéger à la conférence des présidents. Le RCD ne l'avait intégré que pendant l'intervalle de sa participation au gouvernement de Ali Benflis. Très loin de ces préoccupations, le RND et le MSP négocient plutôt, avec le FLN, leurs quotas de vice-présidence de l'institution et de présidence des instances permanentes. En perdant 63 sièges sur le nombre qu'il détenait de 2002 à 2007, le FLN devra systématiquement réviser à la baisse ses ambitions sur les postes de responsabilité dans les structures de l'APN. Il a pris une certaine suprématie sur l'institution en se réappropriant, grâce à un consensus politique parrainé par le président de la République, le perchoir de l'Assemblée nationale. Souhila H.