La population de la commune d'Ath Zmenzer, à 10 km au sud du chef-lieu Tizi Ouzou, ne décolère pas. Elle n'est surtout pas près de laisser passer inaperçu l'ignoble assassinat de l'un des siens, A. S., âgé de 45 ans, originaire du village Bouassem et employé au port d'Alger. Dans une déclaration rendue publique hier, elle s'en prend ouvertement aux pouvoirs publics. «La coordination des comités de villages et les élus locaux de la commune de Béni Zmenzer dénoncent le laxisme des pouvoirs publics quant au climat d'insécurité qui règne depuis plus d'une décennie dans notre localité», lit-on dans le document signé par une dizaine de comités de villages et des élus de la localité, dont nous détenons une copie. Meurtres, agressions à l'arme blanche, drogue, vols par effraction, dégradation des biens publics et privés, sont selon les rédacteurs de la même déclaration «le lot quotidien des citoyens». Ils précisent par ailleurs qu'à «maintes reprises, les pouvoirs publics ont été interpellés pour mettre un terme à une situation qui empire de jour en jour». «Faut-il attendre d'autres meurtres, d'autres agressions?», se demandent les signataires du document, qui appellent enfin la population locale à faire preuve de solidarité et de vigilance en toute épreuve. A rappeler que le présumé assassin du quadragénaire, le jeune K. D., âgé de 27 ans et originaire du village Iguelfan, a été arrêté par les services de sécurité le lendemain des faits. Un repris de justice, indiquent nos sources, libéré de prison un mois plus tôt. En signe de solidarité avec la famille de la victime, et pour dénoncer le climat d'insécurité qui règne dans la commune, une grève générale avait été observée à Ath Zmenzer dimanche dernier. Tous les commerces avaient baissé leurs rideaux et les institutions publiques et les écoles ont fermé leurs portes.