Les travaux de la 6e session du conseil national du RND, tenus jeudi à Zéralda, ont été entamés avec des voix discordantes de ses cadres revendiquant des changements au sein du parti. Le premier point d'ordre, intervenu lors de l'adoption de l'ordre du jour de la session, a été demandé par M. Belhassen pour «la révision de la composante du bureau politique du parti». Brandissant le règlement intérieur du parti et se référant à son contenu, il a précisé qu'il voulait «insérer ce point dans l'ordre du jour» et «qu'il allait argumenter sa demande lors de son intervention pendant les travaux du conseil». Le second point d'ordre a été demandé par les animateurs du mouvement de la protection du RND menés, entre autres, par Nouria Hafsi, membre du conseil et présidente de l'Union des femmes algériennes. Belkacem Benhacir, un autre animateur de ce mouvement, a demandé la lecture du communiqué de ce mouvement aux présents. Une demande rejetée par le secrétaire général du parti qui est passé, après l'avoir entendu, à l'adoption de l'ordre du jour par tous les membres présents. Une situation dénoncée par Mme Hafsi qui a estimé que «le problème n'est pas dans le nombre de personnes qui adoptent l'ordre du jour mais il est dans l'illégalité du conseil national puisque plus de 50 de ses membres se sont présentés aux législatives du 10 mai dernier sous la coupe des autres formations politiques». Conscient de la sensibilité de ce rendez-vous, M. Ouyahia a demandé aux membres du conseil d'exposer toutes leurs idées et de dire ce qu'ils pensent pendant les travaux. «Nous devons gérer nos affaires dans l'ordre et le calme. Le deuxième point de l'ordre du jour est consacré aux questions organiques du parti, et c'est là que vous pouvez dire tout ce que vous voulez», a-t-il dit à l'assistance. «Le conseil national est l'espace réservé au débat. Il est ouvert à toutes les opinions, vous n'avez pas besoin d'ouvrir des brèches pour la surenchère», a-t-il ajouté. M. Ouyahia s'attendait à ce genre de comportements et d'initiatives visant à perturber les travaux de son conseil. Dans son discours d'ouverture, il a demandé aux membres du conseil de parler de tous les problèmes en évitant de « se blesser et de se critiquer mutuellement». «Il y a des gens qui ont un avis critique sur la gestion du parti. C'est une position, et nous sommes un parti démocratique qui n'interdit pas aux gens de s'exprimer.» M. Ouyahia semble connaître bien la source des maux de son parti. «Personne n'est mieux ou supérieur aux autres. Certes et sans aucun doute, il y a des choses qu'il faut changer et corriger» mais il ne faut pas «oublier les dizaines de milliers de militants que nous, cadres responsables, devons respecter». Une gestion «catastrophique» du parti, selon les protestataires Qualifiant la gestion du parti de «catastrophique», le mouvement de protection du RND estime que «l'exclusion et l'absence de dialogue ont déstabilisé le parti et l'ont mené vers un état de paralysie totale». La succession des échecs enregistrés par le RND dans les différents rendez-vous électoraux a pour origine, souligne un communiqué de presse distribué par ce mouvement et lu lors de la première intervention faite par M. Benhacir, à la mauvaise prestation du parti dont celle de son secrétaire général. «Nous disons basta ! Nous ne sommes pas prêts à assumer d'autres cassures et nous refusons le fait accompli imposé par la direction.» Les initiateurs du mouvement appellent à la tenue d'un congrès extraordinaire avant les élections locales et la reconstruction du parti.