Une insuline à action prolongée développée par l'américain Eli Lilly a montré de meilleurs résultats dans la maîtrise du niveau de glycémie que le Lantus du français Sanofi dans les diabètes de type 1 et montre des résultats comparables pour les diabètes de type 2, selon des études de mi-parcours publiées lundi. Eli Lilly, qui développe une insuline à action prolongée, également appelée basale, ainsi que d'autres traitements contre le diabète avec Boehringer Ingelheim, souhaite s'attaquer au leadership de Sanofi sur ce marché, occupé à 80% par le Lantus dont ventes ont représenté l'année dernière 5 milliards de dollars. "Nous pensons que notre nouvelle insuline basale a le potentiel pour présenter des avantages qui la placeront en très bonne position dans la concurrence qui existe dans ce secteur", a déclaré à Reuters le directeur général d'Eli Lilly, John Lechleiter. Dans l'étude, réalisée sur 137 patients souffrant d'un diabète de type 1, le traitement d'Eli Lilly a montré une meilleure maîtrise du niveau de la glycémie au bout de huit semaines qu'avec la prise du Lantus. Les relevés effectués quotidiennement ont montré une différence moyenne de 10 milligrammes par décilitre (mg/dl). Le traitement d'Eli Lilly a également montré une meilleure réduction de la mesure à long terme du taux de glucose dans le sang. L'étude montre en outre, et c'était inattendu, que les patients qui ont utilisé le traitement d'Eli Lilly ou le Lantus pendant huit semaines avant de passer à l'autre, une nouvelle fois pour huit semaines, ont vu leur poids varier de manière différente. La prise de l'insuline de l'américain s'est traduite par une perte moyenne de 1,2 kilo, tandis que celle du Lantus par une prise moyenne de 0,7 kilo. L'influence du traitement sur l'évolution du poids des patients pourrait se révéler un argument de choix pour Eli Lilly, l'obésité étant une cause importante dans l'apparition de diabètes de type 2. Sanofi a également fait parler de lui ce lundi, rendant publique une étude montrant que son Lantus, utilisé au stade précoce du diabète de type 2, n'a aucun impact sur les complications cardio-vasculaires liées à cette maladie mais n'augmente pas le risque de cancer. Cette étude a en outre confirmé deux effets secondaires connus du Lantus, l'hypoglycémie et une faible prise de poids, jugés "mineurs" par Hertzel Gerstein, docteur de l'université canadienne McMaster et investigateur principal de cette étude, cité dans un communiqué de l'ADA.