Les membres du comité central (CC) du Front de libération national (FLN) procéderont, lors de l'ouverture des travaux de la 6e session demain matin, au vote de retrait de confiance de l'actuel secrétaire général du parti Abdelaziz Belkhadem. Ce point longuement revendiqué par les contestataires du CC et éludé par le premier responsable du parti depuis l'annonce des résultats des législatives du 10 mai, a été au cœur des discussions menées dans la soirée de mardi entre la délégation des médiateurs et M. Belkhadem. Cette rencontre de trois heures à laquelle a pris part Abdelkader Hadjar, ambassadeur d'Algérie en Tunisie et membre influent au FLN, en plus des autres anciens membres, en l'occurrence Abderzak Bouhara, Mohamed Boukhalfa, Ahmed Sebaâ et Assane Guezane Djillali, a permis à ces derniers de convaincre Belkhadem de la nécessité de procéder à ce vote étant donné que les contestataires ont atteint le quorum et peuvent imposer cela dans l'ordre du jour de cette session. «Belkhadem a accepté le principe de procéder au choix de l'urne pour décider de son maintien ou non à la tête du parti», a affirmé Mohamed Bourzam, membre contestataire. Mais avant le vote de défiance, les membres du CC devront choisir le mode de scrutin. «Les deux parties n'ont pas pu trouver un terrain d'entente. Belkhadem voulait procéder au vote à main levée alors que les contestataires insistent sur le vote à bulletin secret pour éviter les intimidations», nous explique notre interlocuteur. «Les membres du CC vont donc passer au vote pour déterminer le mode de scrutin», a-t-il ajouté. A propos de l'organisation et du déroulement des travaux du CC, les deux parties se sont entendues sur «la présence de trois huissiers de justice pour procéder aux formalités comme la vérification des identités des participants et des procurations et autres». Les travaux du CC, quant à eux, seront supervisés par les quatre médiateurs ayant suivi la crise au FLN depuis le début et qui font l'unanimité dans les deux clans. La question de l'interdiction à 16 membres du CC de participer aux travaux de cette sixième session a été également abordée lors de cette réunion entre les médiateurs et Belkhadem qui ont procédé à l'examen au cas par cas. Le nombre des membres exclus a été réduit à huit seulement dont «six qui ont participé aux législatives du 10 mai dans d'autres formations politiques ou comme indépendants». M. Belkhadem a maintenu l'exclusion de Mohamed Seghir Kara, ancien ministre du Tourisme, et El Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, en argumentant que «ceux-là n'ont pas répondu à la convocation de la commission de discipline». «C'est une position contraire aux statut et au règlement interne du parti étant donné que l'article 68 parle de comparution devant la commission de discipline et n'évoque pas une exclusion des travaux du CC», explique M. Bourzam. La position inchangée du secrétaire général du FLN ne dissuade pas, pour autant, les contestataires qui insistent sur la participation de tous. «C'est une bataille que nous allons mener le jour de l'ouverture des travaux pour imposer leur présence conformément aux règlements du parti». M. Belkhadem a également maintenu sa décision de ne pas permettre à la presse de couvrir les travaux du CC, «c'est une décision à laquelle nous n'allons pas adhérer». Les contestataires ont tenu hier une réunion pour «tracer une nouvelle feuille de route pour déterminer le déroulement des travaux». En exprimant leur satisfaction quant aux résultats de la rencontre entre les médiateurs et le SG du FLN, les contestataires affirment que «ce sont des facteurs favorables» à leurs revendications et qu'ils «comptent travailler avec tous les moyens disponibles pour réaliser leur objectif qui est la destitution de M. Belkhadem».