Les frondeurs du comité central (CC) du Front de libération nationale (FLN) estiment que les propos tenus par Abdelaziz Belkhadem sur son recours au vote de confiance pour son maintien au poste de secrétaire général du parti prouvent qu'il a été «fortement déstabilisé» et qu'il cherche de nouveau à «gagner la confiance des cadres du parti après l'avoir complètement perdue». Les animateurs du mouvement affirment qu'ils poursuivent leur travail de collecte des signatures pour destituer Belkhadem après avoir expliqué et montré aux membres du CC «les dépassements et infractions graves» qu'il a commis depuis son élection à la tête du parti. «Nous sommes prêts et confiants quant à l'aboutissement de notre démarche», dira Mohamed Bourzam, l'un des animateurs du mouvement des frondeurs. «Nous avons besoin de la majorité absolue pour retirer la confiance à Belkhadem. Nous continuons de travailler car nous avons le soutien des 48 wilayas pour réaliser cet objectif.» Selon lui, Belkhadem fait le même travail en tentant de trouver des adhérents à l'idée de son maintien au parti. «Il promet aux cadres des postes à l'Assemblée et au gouvernement pour avoir du soutien», affirme M. Bourzam. La tenue de la session ordinaire du CC, prévue les 15 et 16 juin, va être «l'heure de vérité pour le secrétaire général qui risque, au cas où il serait désavoué par le vote, de redevenir simple militant du FLN». La force de l'initiative des frondeurs trouve son origine dans l'adhésion des anciens cadres influents du FLN à ce mouvement ainsi que l'homogénéité née depuis que le mouvement de redressement et de l'authenticité a rallié définitivement les frondeurs. «Nous constituons un mouvement unifié et nous travaillons ensemble et en symbiose pour atteindre le même objectif», dira M. Bourzam, qui souligne que des personnalités importantes comme Abderzak Bouhara, Mohamed Boukhalfa, Ahmed Sebaâ et Assane Guezane Djillali, et Bounekrafe, comptent aujourd'hui parmi ceux qui contestent le maintien de Belkhadem à la tête du parti. M. Bourzam tient à préciser que le mouvement des frondeurs du CC n'est pas présidé par Boudjemâa Haïchour, ancien ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication. «M. Haïchour ne représente que lui-même», affirme- t-il. «Ahmed Boumahdi est le coordinateur de notre mouvement et c'est lui qui préside la commission des candidatures». A ce propos, il affirme que les noms des candidats au poste de secrétaire général du FLN seront divulgués dès que les membres du CC seront officiellement convoqués pour la tenue de la session ordinaire. «Aujourd'hui, Belkhadem n'a plus le choix. Il sait que le CC est divisé en deux et qu'il est temps de tenir la prochaine session du CC pour trancher définitivement les questions en suspens, ce qui permettra au parti de retrouver son unité», dira-t-il. «Nous ne voulons pas aller dans la rue pour régler nos problèmes. Nous allons le faire dans un cadre légal et réglementaire en appliquant la décision de la majorité.»