Les membres du comité exécutif de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont recommandé la suspension de la Syrie de l'organisation panislamique lors d'une réunion extraordinaire dimanche soir à Jeddah en Arabie saoudite. Le communiqué final de la réunion recommande à une réunion ministérielle de l'organisation, prévue à Djibouti à une date indéterminée, de prendre cette décision devant le refus du régime syrien de mettre fin à la répression. Le délégué saoudien, le prince Turki ben Mohammed ben Saoud Al-Kabir, sous-secrétaire aux Affaires étrangères, a fortement soutenu la recommandation dans son intervention devant le comité, composé de 7 des 57 membres de l'OCI. "Il faut prendre des mesures radicales après l'échec des demi-solutions", a-t-il plaidé. Le communiqué réaffirme le soutien de l'OCI à la mission de l'émissaire international Kofi Annan et recommande de prendre des sanctions contre le régime syrien sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies. Il estime aussi que la Syrie, en abattant vendredi un avion militaire turc, a commis un "acte qui menace la sécurité et la stabilité régionales". Lors de cette réunion, le secrétaire général de l'OCI a mis en garde contre les répercussions du conflit syrien sur l'ensemble de la région. "La situation en Syrie peut conduire à une guerre civile qui ferait des milliers de victimes supplémentaires et dont les répercussions pourraient toucher l'ensemble de la région", a déclaré le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu. "L'OCI a tenu à ne pas s'ingérer dans les affaires d'un Etat membre (...) mais la dégradation de la situation sécuritaire, la répression et la mort de milliers d'enfants et de femmes ont conduit à internationaliser la crise", a-t-il ajouté. La réunion devait être consacrée à l'examen de la situation en Syrie, au Soudan et dans le Sahel africain. Tous les délégués ont été invités à y participer, dont le Syrien et l'Iranien, qui ont tenté en vain de bloquer la discussion de la crise syrienne. Les débats ont donné lieu à des appels à une intervention du Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie, ce qui a été rejeté par la Syrie mais aussi l'Iran, l'Algérie et le Kazakhstan, selon des sources au sein de l'OCI.