Intervention n La Turquie a obtenu une réunion de l'Otan après qu'un de ses avions de chasse a été abattu par la Syrie, donnant une nouvelle dimension internationale à la crise dans ce pays où le bilan des violences s'alourdit sans cesse. Ankara, qui accuse Damas d'avoir abattu l'avion sans avertissement dans l'espace aérien international, et non dans l'espace syrien, a remis une note de protestation officielle à la Syrie. Les principaux pays occidentaux, Etats-Unis et France en tête, se sont mobilisés à leur tour, jugeant «inacceptable» cet acte grave. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a promis de travailler avec Ankara sur une réaction appropriée à cet incident qu'elle a qualifié d'«éhonté», en dénonçant l'absence de respect des autorités syriennes pour «les lois internationales, la vie humaine, la paix et la sécurité». Son homologue français Laurent Fabius a également dénoncé ce lundi un acte «inacceptable». Cet «avion était sans arme et effectuait un vol de routine. Il a été abattu sans qu'il y ait eu d'avertissement préalable», a-t-il insisté. Le ministère syrien des Affaires étrangères a annoncé une conférence de presse ce lundi en début d'après-midi. Sur le front diplomatique, l'UE a adopté de nouvelles sanctions contre le régime de Damas, qui visent de nouvelles sociétés et administrations et étendent l'embargo sur les ventes d'armes. Ces mesures viennent s'ajouter à une quinzaine de trains de sanctions successifs édictés par l'UE en un an. Sur le front diplomatique, le Président russe, Vladimir Poutine, est arrivé en Israël pour une visite au Proche-Orient, où il va défendre la position de Moscou sur les grandes crises de la région, en particulier la question syrienne. Depuis le début de la contestation populaire en Syrie en mars 2011, la Russie et la Chine bloquent toute résolution des Nations unies condamnant la répression sanglante menée par le régime syrien. En Arabie saoudite, le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a mis en garde contre les répercussions du conflit syrien sur l'ensemble de la région, lors d'une réunion extraordinaire hier soir du comité exécutif de l'organisation panislamique. «La situation en Syrie peut conduire à une guerre civile qui ferait des milliers de victimes supplémentaires et dont les répercussions pourraient toucher l'ensemble de la région», a déclaré le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu. Cet incident qui a vu un avion turc abattu par l'armée syrienne va-t-il donc être le prétexte espéré par certains pour intervenir dans la crise syrienne ? Ankara faisait jouer les statuts de l'Otan pour se targuer d'avoir été agressée par la Syrie et peut donc solliciter l'aide de ses alliés de l'Otan. Petit à petit le décor est planté pour une éventuelle intervention des Occidentaux contre le régime de Damas. R. I. / Agences